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ETATS-UNIS et EUROPE ELARGIE
par Claude Nigoul

L' espoir d'un monde régulé selon les principes de la Charte des Nations Unies a fait long feu

Dans un système international de sécurité, l'espoir d'un monde régulé selon les principes de la Charte des Nations Unies a fait long feu.


Un temps entretenu au lendemain de la guerre froide, l'espoir d'un monde régulé selon les principes de la Charte des Nations Unies a fait long feu. Dans le grand mouvement de globalisation planétaire qui a marqué la fin du siècle, l'exigence d'une gouvernance mondiale, répondant aux aspirations de paix, de justice et de développement équitablement partagé, est restée sans réponse. La violence internationale, que l'on crut un moment conjurée, a resurgi sous des formes nouvelles en face desquelles les instruments de contrôle du passé sont apparus souvent inadaptés. L'économie elle-même, pourtant dopée par de nouvelles percées technologiques, a été atteinte de soubresauts qui secouent ses centres les plus dynamiques. Le monde en mutation cherche son nouvel ordre pour sortir d'une crise qui pourrait le conduire au chaos.



En ce début du troisième millénaire, et même si de nouveaux pôles de puissance s'esquissent à sa périphérie, c'est encore au sein du monde industrialisé que se dessinent, dans un mélange de volontarisme et de fatalité, les tentatives de réponse à la menace du chaos.
"The winner takes all". Les États-Unis, vainqueurs sans combattre de leur confrontation avec l'URSS, sont devenus à la fois la cible privilégiée des frustrations et des angoisses de la planète et la seule puissance techniquement en mesure de combattre les violences qu'elles engendrent. Ils s'engagent toujours plus avant dans la pente impériale sur laquelle les poussent l'insécurité du monde et l'impuissance des acteurs secondaires à la maîtriser. Ce faisant, ne risquent-ils pas de s'enfermer dans le cercle infernal qui en ferait à la fois la seule cause et le seul remède du mal ?



La seule alternative viendrait-elle de l'Europe ? Depuis plus d'un demi-siècle, elle court derrière une unité dont elle s'approche à pas comptés. Déchirée par le conflit est-ouest, elle a trouvé aujourd'hui l'occasion de prendre sa véritable mesure. Mais son élargissement naturel lui lance un redoutable défi : celui de la dilution. Peinant à se définir, à poser ses limites, c'est-à-dire à affirmer son identité, elle hésite à dépasser ses vieux clivages étatiques, les divisions de ses souverainetés. Cette faiblesse constitutionnelle se marque tout particulièrement dans son impuissance à assurer par elle-même sa propre sécurité dont elle a pris l'habitude de se reposer sur les Etats-Unis. Peut-elle dans ces conditions prétendre coonstituer la référence pour l'organisation d'un monde dont elle serait le modèle, affirmant l'unité croissante dans la diversité respectée ?


Empire universel américain ou organisation raisonnée du pluralisme inspirée de l'expérience européenne, tel serait le choix hors duquel point de salut. Cette question fondamentale en soulève bien d'autres, que l'actualité accélérée pose en des termes chaque jour renouvelés.Pour sa XXXVème session, l'Académie de la Paix et de la sécurité internationale convie comme à l'accoutumée à cette réflexion décideurs politiques et économiques, diplomates, militaires, témoins, observateurs, hommes d'action ou de pensée, tous ceux qui peuvent contribuer, par leur expérience ou leur sagesse, à mieux comprendre le nouvel avenir.


Claude Nigoul
Secrétaire Général de l'Académie