EN AVANT BOURGUIGNONS (3)

 

 

 

 

2. A moi légionnaires....

 

   Avant de s'embarquer en gare de Stalino, Jean VERMEIRE reçut les dernières recommandations de DEGRELLE : établir des contacts tous azimuts, plus particulièrement avec le Cardinal VAN ROEY et l'entourage du Roi. Celles de PAULY étaient plus pragmatiques :

             " ramenez-moi au moins 500 hommes, débrouillez-vous "

   Jean VERMEIRE était porteur d'une lettre destinée à V. MATTHYS. Elle contenait des instructions de DEGRELLE : harceler toutes les formations du Mouvement pour que chacun apportât son concours à la constitution de ce deuxième contingent légionnaire. Secouer les F.C. et au besoin ordonner aux cadres de donner l'exemple et sanctionner par des mesures disciplinaires ceux qui ne répondraient pas à l'appel. L'enrôlement par contrainte morale de ces cadres fut un fiasco. On les vit disparaître, plus ou moins rapidement, les premiers déjà à peine arrivés au Regenwurmlager. Il fallut même, pour éviter un scandale, démobiliser un cadre F.C. qui flanchait à l'instruction et qui était prêt à déserter pour revoir sa femme au pays ! D'autres incidents eurent lieu au centre d'instruction de la Légion. Ils témoignaient de l'atavisme et de la faiblesse idéologique de ces cadres politiques. Les deux plus importants en grade, Henry BRAHY, chef d'Etat-Major Fédéral des Formations de Combat et Joseph PEVENASSE, Inspecteur Fédéral du Mouvement et " chef politique " de ce deuxième contingent de volontaires, disparurent de la scène légionnaires aussi rapidement qu'ils y avaient apparu, le premier déjà à Meseritz, le second poussa une pointe jusqu'au Donets avant de reprendre des activités politiques en Belgique.

   DEGRELLE a-t-t-il, un instant, pensé à mener à bien cette opération lui-même ? PAULY en tous les cas, c'est sûr, ne s'y serait pas opposé estimant de DEGRELLE eût été bien plus utile en Belgique qu'au front (1). C'eût été une manière élégante de se débarrasser de son encombrant " commissaire politique ". Mais cela, DEGRELLE ne l'ignorait pas. A cet égard l'appel du Chef du 11 février 1942 est  habile :

   [...] une tâche importante m'était assignée : soulever l'enthousiasme de futurs légionnaires pour compléter les effectifs. Pourtant, j'ai demandé à être déchargé de cette mission : je ne veux pas faire l'insulte aux milliers de rexistes qui m'ont donné leur foi [...].

   Pour aider Jean VERMEIRE dans sa tâche, des légionnaires subitement "démobilisés  et pudiquement couverts de "missions" importantes en Belgique, furent dépêchés de l'avant. Une de ces missions était de prendre publiquement la parole à ce que le Pays Réel allait qualifier de brillante réunion de Rex-Bruxelles (26.01.1942) au cours de laquelle un message du Chef à la Jeunesse serait communiqué.

 

   En débarquant en Belgique, au début du mois de février 1942, J. VERMEIRE, flanqué de V. MATTHYS, s'adressa tout naturellement en premier lieu aux formations paramilitaires de Rex, plus particulièrement les F.C. Seulement, la source semblait tarie. Grâce aux pression morales exercées, un noyau F.C. de nouveau volontaires put être constitué. Les F.C. en Allemagne, après une campagne tapageuse, fournit....68 volontaires. De son quartier-général à Kettwig, près de Cologne, le responsable F.C. en Allemagne, le Commandant de Bannière Herman DIERCKX, fit valoir qu'il [...] n'avait qu'un seul regret, celui de n'être qu'un vieille baderne qui a dépassé la limité d'âge pour en faire autant. Mon rôle doit malheureusement se limiter à diffuser l'appel du Chef, d'insister pour que vous compreniez la valeur du geste de nous légionnaires qui, face à l'armée rouge, font flotter notre drapeau à Croix de Bourgogne, devenu le symbole de l'union des NATIONAUX-SOCIALISTES belges [...].  ( Communication n° 2007 de l'Etat-Major F.C. en Allemagne du 17.02.1942 ).

   En fin de compte, autour du noyau recruté parmi les rexistes, quelques civils égarés, peu nombreux, de jeunes éléments de la  Jeunesse de HAGEMANS, les malades convalescents et blessés rétablis de Gromowobaljalka portèrent les effectifs du contingent du 10 mars 1942 à 364 hommes : 333 hommes de troupe, 26 sous-officiers et 4 officiers dont un Allemand, l'officier de liaison responsable de l'instruction, le Rittmeister von RABENAU. Quatre jours plus tôt, le Pays Réel titrait : 600 LEGIONNAIRES SE SONT INSCRITS JUSQU'A PRESENT POUR LE NOUVEAU CONTINGENT. Ils quitteront Bruxelles le 10 mars [...] Le Chef et le Commandement de la Légion nous demandaient 300 nouveaux légionnaires : jusqu'à présent 600 environ se sont inscrits et d'autres s'inscrivent encore avant le départ ( Pays Réel du 06.03.1942, p.1, col.1.2.3. ).

   Le contingent du 10 mars 1942 fut le dernier à recrutement essentiellement rexiste.  Par la suite, la L.W. ne recruterait plus que des candidats baroudeurs et autres esprits aventureux ou opportunistes pour qui l'idéologie cédait aux réalités et nécessités du moment : libération d'un camp de prisonniers avec promesse d'un congé en Belgique, et pour certains le choix entre la prison pour délit mineur ou l'engagement dans la Légion Wallonie.

  

© Eddy DE BRUYNE / Mars 2000 - adapté d'E. De Bruyne - Les Crises internes de la Légion Wallonie - . Thèse388. CEGES ( Bruxelles )1990.

 

    NOTE.

1. A la veille de son renvoi en Belgique, le 13 mars 1942, PAULY adressé un courrier au Major BAUMANN du Kommanostab Z de Bruxelles dans lequel il conseillait le rappel de DEGRELLE en Belgique où ses services seraient plus utiles.

 

 

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