La séparation

par StarLight

Partie 6: Un souffle de vie

 

 

La mer était calme, le soleil était brillant, une journée parfaite pour naviguer. Sinbad en fit part à Doubar.

-         Tu as bien raison Sinbad. Il y a tellement peu de ces journées qu’il faut savoir en profiter.

Sinbad sourit à son frère.

-         Doubar… quand nous aurons délivré ce cargo, je veux que nous retournions sur Eire, dit Sinbad.

-         Ce ne sera pas avant trois semaines petit frère. Quelque chose ne va pas?

-         Non tout va bien. J’ai juste bien hâte de retrouver Maeve, dit-il.

Doubar se contenta de cette réponse et Sinbad partit à l’avant du bateau, leur endroit. Il regarda l’océan devant lui d’un air inquiet. Maintenant il se remémorait ce cri et il savait qu’il n’avait rien imaginé. Maeve lui avait expliqué qu’à une certaine distance, ils ne pouvaient plus se parler par télépathie. Mais il avait bien entendu ce cri. Et Eire se trouvait bien loin d’où est-ce qu’il se trouvait. Il regarda Adera et Firouz en train de parler médecine. Il lui vint un petit sourire. Ces deux-là s’entendaient vraiment bien.

 

***

 

Dermott allait maintenant très bien. Même qu’il s’acquittait des tâches que Maeve avait dû faire pour lui. Il avait finalement été convenu qu’il prendrait le trône et que Maeve resterait avec lui jusqu’au retour de Sinbad. Maeve avait fait envoyer des messagers dans les endroits susceptibles que Sinbad et l’équipage pourraient être. Cela était l’un des avantages à faire partie de la famille royale.

-         Dermott?

Il releva son nez de ses paperasses.

-         Je sais que tu meurs d’envie d’aller la voir. Alors qu’est-ce que tu attends?

-         Tu te trompes Maeve. Je n’irai pas.

-         Mais pourquoi?

-         Je n’irai pas un point c’est tout. Je suis bien heureux que tu es retrouvée ton amie d’enfance mais moi je ne me sens pas prêt. Pas après ce que je lui ai fait.

-         Mais Dermott! Que pouvais-tu faire? Aller à sa fenêtre et dire : Je suis un faucon, désolé mais je dois m’envoler vers d’autres horizons.

Dermott secoua la tête de découragement. Il finit d’écrire quelque chose et se leva.

-         Où vas-tu?

-         Au village. Et ce n’est qu’une coïncidence que cela me tente d’y aller. Ne vas pas t’imaginer toutes sortes de choses.

-         Bien sûr Dermott.

Elle le regarda partir avec le sourire aux lèvres.

 

Dermott sortit du château et les gardes s’abaissèrent. Il n’arriverait jamais à s’y habituer.

-         Puis-je vous suggérer une escorte votre majesté? demanda son bras droit.

-         Non. Je ne vais que prendre l’air.

-         À vos ordres.

Il retourna à son poste et Dermott put enfin être libre. Il marcha d’un pas rapide, songeur. Qu’est-ce qu’elle dirait si elle le revoyait? Soit qu’elle lui sautait au cou, soit qu’elle le giflait, ou bien qu’elle l’ignore complètement. Ou pire encore qu’elle ne se souvienne pas de lui.

Il passa rapidement devant la forêt qui bordait le palais. Il était toujours perdu dans ses pensées lorsqu’il arriva aux portes du village. Tout était calme puisque c’était le matin. Les gens travaillaient devant leur maison ou bien essayait de vendre des produits. Le peu d’entre eux qui le reconnurent le saluèrent. Soudain un cri attira son attention. Une jeune fille aux longs cheveux blonds portant un panier de légumes était entouré d’une bande d’hommes vêtus de noir. Ils l’insultaient et la faisaient balancer dans tous les sens. L’un d’eux la fit trébucher et les légumes que contenait son panier se répandirent partout dans le chemin de terre. Les gens aux alentours ne l’aidaient pas de peur qu’il leur arrive le même sort. Dermott sortit son épée qu’il traînait toujours avec lui et s’avança vers l’un d’eux.

-         Hé je crois que la dame n’apprécie pas ce que vous faites, dit-il.

Mike se retourna.

-         Tu ferais mieux de ne pas te mêler de ça si tu ne veux pas d’ennuis.

-         Je crois plutôt que c’est vous qui les chercher les ennuis.

Il leva son épée et le frappa avec le rebord de celle-ci. Mike gémit et recula un peu. Les autres vinrent au secours de leur chef. Dermott fut bientôt encerclé.

« Maeve! Envoie-moi la garde au village. Il y a des petits problèmes. »

« Ne me dis pas que tu es devenu pire que Sinbad! »

« Pas à ce point-là. Mais je serais reconnaissant d’avoir un peu d’aide en ce moment. »

L’un chargea sur lui mais Dermott sut l’esquiver. Il alla alors foncer sur l’un de ses compagnons et ils tombèrent sur le sol. Un autre s’avança et une courte bataille d’épée s’en suivit. Dermott le finit avec un coup de poing et il alla rencontrer le sol. Entre temps Mike revint dans la bataille. Il sortit son poignard et regarda Dermott furieusement.

-         Je ne sais pas pour qui tu te prends mais je vais te régler ton compte.

-         Tu n’aimerais sûrement pas savoir qui je suis, répliqua Dermott. À moins que tu n’aimes les cachots remplis de rats.

Mike ne comprit pas tout le sens de ses paroles mais cela ne le préoccupa pas bien longtemps. Il s’avança en faisait des fîntes avec son arme. Dermott resta sur la défensive et ne fit rien à part reculer. À un moment il vit que Mike perdit un peu l’équilibre et décida de prendre sa chance. D’un coup d’épée il réussit à le désarmer et le poignard atterrit dans le fond d’un puits. Ce fut au tour au chef de la bande à reculer. Dermott leva son épée contre sa poitrine.

-         Je ne suis pas un meurtrier comparativement à toi. Je ne vais exiger qu’une seule chose. Si tu y consens je te laisserai la vie sauve.

-         Tout ce que vous désirez, répondit peureusement Mike.

-         Je ne veux plus jamais te voir ni toi ni ta bande dans ce pays. Tu as jusqu’au coucher du soleil pour quitter les lieux et je t’avertis que je peux m’arranger pour que tes moindres faits et gestes me soient rapportés.

Mike acquiesça et fit signe aux autres de le suivre.

-         Qui que tu puisses être, tu vas le regretter un jour, dit-il en partant.

-         Je ne crois pas, répondit Dermott.

Lorsqu’il fut hors de vue, Dermott tendit la main à la pauvre fille sur le sol. Lorsqu’elle se releva il put voir qu’ils étaient presque de la même grandeur. Lorsqu’il plongea son regard dans ses yeux bleus, il sut qui il venait de sauver.

 

Cependant, du côté de la jeune fille, cela ne se déroulait pas de la même façon. Elle le regarda curieusement en se rappelant vaguement quelqu’un qui aurait pu lui ressembler s’il avait toujours été en vie.

-         Je… merci beaucoup monsieur…

-         Ce n’est rien.

-         Je ne sais pas comment vous remercier.

Dermott regarda la foule autour de lui. Le spectacle en avait attiré plusieurs.

-         Il n’y a plus rien à voir, leur dit-il.

Les personnes commencèrent à reprendre leur travail. Leur attention fut de nouveau prise par les gardes qui envahirent le village.

-         Oh non… soupira Dermott. Je n’aurais jamais du les appeler.

Dekan arriva en courant vers sa sœur.

-         On m’a dit qu’ils t’avaient encore attaqué! Est-ce que ça va petite sœur? demanda-t-il inquiet.

-         Oui… oui… grâce à cet homme… dit-elle encore sous le choc.

Dekan remarqua les gardes qui vinrent le saisir.

-         Mais…

-         Sire, est-ce ce jeune homme qui vous embêtait? Votre sœur nous a envoyé un message comme quoi vous aviez des problèmes.

-         Non relâchez-le. Les hommes qui ont attaqué cette jeune femme sont partis. Je n’ai plus besoin de votre aide. Merci de vous être déplacé, même si ce fut pour rien.

-         Toujours à vos ordres votre majesté.

Les gardes repartirent. La jeune fille avait les yeux écarquillés.

-         Vous êtes… le roi?

Dermott acquiesça.

-         Je vois que ton frère arrive toujours aussi tard, dit-il avec un sourire.

-         Comment savez-vous qu’il s’agit de mon frère? Me connaissez-vous?

La quatrième option de Dermott fut la bonne. Il passa la main sur sa joue.

-         Je n’aurais jamais pu oublier le visage d’un ange, même après de nombreuses années.

Elle sentit son cœur battre de plus en plus vite. Dans toute sa vie il n’y avait qu’une seule personne qui l’avait appelé « ange ». Et cette personne était…

-         Tu ne peux pas être Dermott… dit-elle en secouant la tête. Il est mort lorsque j’avais à peine 14 ans. Il y a 10 ans de cela!

Des larmes inondèrent ses joues au souvenir de la perte de la seule personne qu’elle n’est jamais aimée, à part Maeve et sa famille.

-         Je ne sais pas ce que vous essayer de faire votre majesté. Mais laissez ma sœur tranquille, dit-il en l’entraînant avec lui.

Dermott les regarda tristement partir.

« Laisse-moi au moins te prouver qui je suis Lyli. Rencontre-moi sur la falaise au coucher du soleil. »

Lyliana se retourna. Elle aurait juré avoir entendu une voix. Mais pourtant le roi marchait déjà vers les limites de la ville.

 

Ce soir-là Dermott alla au rendez-vous. Pourtant il n’y trouva personne. Il y revint les autres soirs mais toujours sans réponse. Après une semaine d’attente elle vint. Sur son étalon, avec ses longs cheveux blonds traînant derrière elle. Lorsqu’il la vit Dermott ne bougea pas. Il l’entendit descendre de son cheval et venir dans sa direction.

-         On m’a dit que tu étais mort Dermott, murmura-t-elle en se tenant bien droite derrière lui.

Dermott se retourna pour la regarder.

-         Mais je suis bien ici devant toi Lyliana.

Un sourire illumina son visage et elle partit se jeter dans ses bras. Une larme coula sur la joue de Dermott et il la serra bien fort dans ses bras à son tour.

-         Je n’ai jamais cessé de penser à toi, depuis le jour où j’ai dû quitter le pays, jamais, jamais il ne s’est écoulé un moment sans que ton visage ne soit dans mes pensées.

-         Raconte-moi, dit-elle.

Dermott lui prit la main et ils montèrent sur son cheval. Lyliana prit les reines et ils partirent faire une promenade pendant que Dermott lui racontait son histoire. Comment Rumina l’avait changé en faucon, comment Maeve avait pu lui rendre sa forme humaine, enfin tout. Il lui raconta toutes les aventures des dernières années. Lyliana en savourait chaque parole. Maeve lui en avait raconté qu’une petite partie. Ils parlèrent durant toute la soirée et ce n’est que lorsqu’il sentit Lyliana frissonner qu’il se rendit compte de la noirceur qui les entourait.

-         Alors, dans combien de temps ton frère va surgir pour m’accuser de t’avoir kidnappé?

-         Il ne surgira pas puisque je suis chez Maeve en ce moment.

Elle arrêta le cheval.

-         Ce n’est pas bien de mentir comme cela, remarqua Dermott avec un sourire.

-         Si c’est pour être avec toi alors je pourrais mentir toute ma vie.

Lyliana se retourna et l’embrassa tendrement.

-         Pourquoi ne m’as-tu jamais donné de nouvelles? demanda-t-elle après un moment.

-         C’est dur d’écrire lorsque tu as des ailes, fit-il remarqué. Et de toute façon je ne savais ce que tu en penserais. Je t’ai quitté assez brusquement.

Ils reprirent leur route vers le village. La maison de Lyliana fut bientôt en vue.

-         Viens au château durant les prochains jours. Maeve est rendu bien faible. Son gros ventre ne lui permet pas de faire grand chose et elle s’ennuie.

-         Je viendrai. Merci pour la promenade.

-         Il n’y a pas de quoi mon ange.

Il l’embrassa une dernière fois et descendit ensuite. Il la regarda partir chez elle et ensuite prit le chemin du palais.

 

***

 

Les vents étaient violents et les vagues gigantesques. Avec la nuit qui tombait la vue se détériorait de plus en plus. Doubar tentait de maintenir le bateau dans sa course mais en fut incapable…

 

-         Terre en vue! cria Firouz.

Il passa son magnéscope à Sinbad et celui-ci regarda la tâche sombre à l’horizon.

-         Cette île n’était pas prévue. Nous avons du dévier de notre course durant l’orage.

-         Je ne suis pas en mesure de la trouver sur la carte car je ne peux dire par combien nous avons dévier dû à la force du vent et…

-         Firouz j’ai compris.

Adera vint les rejoindre.

-         La seule façon de savoir où nous sommes est de descendre sur cette île et d’en découvrir son nom, dit-elle. On n’arrivera à rien en restant ici.

-         Déduction très logique, remarqua Firouz.

-         Nous n’avons pas d’autres choix de toute façon. Doubar, dirige-toi vers cette île!

-         À vos ordres capitaine.

 

Quelques heures plus tard ils purent mettre le pied sur la plage de sable totalement blanche. C’était une île vraiment magnifique. Il y poussait beaucoup de végétation dont de nombreuses jolies fleurs. Les papillons volaient près d’eux et de petits animaux les regardaient passer silencieusement.

-         Essayons de trouver un village et par le fait même quelques provisions puisque l’orage d’hier en a détruit, dit Sinbad.

Ils se séparèrent chacun de leur côté, Sinbad et Doubar ensemble tandis que Firouz et Adera prirent un chemin différent. Rongar resta au bateau pour aider dans les réparations. 

 

Sinbad et Doubar traversèrent une petite forêt. La matinée était chaude et le ciel sans nuage. Après une longue marche ils décidèrent de s’arrêter un peu.

-         Cette île me paraît complètement déserte, dit Sinbad.

-         Il doit bien y avoir quelqu’un qui habite ici.

Ils entendirent soudain un cri.

-         Tu dois avoir raison Doubar.

Sinbad se leva et partit en courant dans la direction d’où provenait le cri. Doubar voulut le suivre, mais il était déjà hors de sa vue.

 

Firouz et Adera furent aussi épuisés de leur longue marche matinale. Ils s’assirent sur un tronc d’arbre et Firouz partit chercher quelques fruits tandis qu’Adera enleva ses bottes et massa ses pieds endoloris.

 

Sinbad se retrouva bientôt dans une clairière. Il n’y avait pourtant personne. Cela commençait vraiment à l’inquiéter. Cette île avait quelque chose de vraiment étrange. En tourna au coin d’un sentier il aperçut un miroir. Il s’avança, curieux. Cela lui rappelait trop bien la fois où Scratch lui avait fait revivre la perte de Maeve. Lorsqu’il fut assez près, une image se forma devant lui. En fait, c’était lui-même. La seule différence, c’est qu’il y paraissait plus vieux. Il avait des cheveux blancs et de nombreuses rides. Il n’osa pas s’imaginer quel âge il pouvait bien avoir. La personne se mit à parler.

-         Surpris par ce que tu vois n’est-ce pas?

Sinbad en effet était bien surpris.

-         Qui êtes-vous? demanda-t-il.

-         Disons… toi!

-         Moi?

-         Oui… dans quelques années environ.

-         Qu’est-ce qui vous êtes arrivés?

Sinbad avait remarqué les yeux meurtris du vieillard.

-         Ce sont des années de tristesse jeune homme. Après que Maeve m’ait quitté, le bateau fit naufrage. J’y perdit tous mes amis et tout mon équipage. Je crois que ce bracelet m’a protégé. Ce maudit bracelet! Ce fut la cause de tous mes malheurs. Si ce n’avait été de lui je serais mort il y a des années de cela et je serais avec Doubar au paradis.

-         Vous voulez dire… que Doubar va mourir dans un naufrage? Et que Maeve va me quitter? Mais qu’est-ce que vous racontez?

-         Vois par toi-même…

Le miroir changea de couleur et Sinbad put voir Maeve dans les bras de quelqu’un d’autre. Elle avait un grand sourire et ne semblait pas se soucier le moins du monde que ce qu’elle faisait était horrible. Sinbad dut détourner les yeux. Le miroir lui montra alors une image d’une grosse tempête. Il vit son bateau en très mauvais état. Le mât se cassa et le bateau fut bientôt emporté par les flots. Il vit Doubar se faire assommé et couler à pic au fond de l’océan.

-         Non…

-         Tu ne peux pas fuir ta destinée Sinbad…

Son image partit à rire.

-         Non!

Sinbad partit en courant pour rejoindre Doubar.

 

Doubar vit arriver son frère.

-         Sinbad! Alors que s’est-il passé?

-         Rien du tout. Tu aurais pu tout de même me suivre gros balourd. S’il y avait eu quelqu’un dans le besoin j’aurais peut-être eu besoin de ton aide. Malgré qu’à bien y penser…

-         Petit frère? Qu’est-ce qui t’arrive?

-         Il ne m’arrive rien! Et cesse de m’appeler petit frère! Je déteste cela.

-         Je t’ai toujours appelé comme ça…

-         Hé bien il n’est jamais trop tôt pour grandir un peu. En attendant j’en ai assez de ne rien chercher. Je retourne au Nomade. Suis-moi si tu en es capable.

Et sur ce Sinbad partit.

-         Mais qu’est-ce qui lui arrive? murmura Doubar qui commençait à avoir les yeux humides.

Les choses qu’il venait de lui dire étaient vraiment méchantes. Il le vit soudainement revenir.

-         Doubar! Il se passe des choses vraiment étranges ici.

-         Tu m’enlèves les mots de la bouche! Pourquoi es-tu revenu?

-         J’ai couru dans la direction de la voix et il n’y avait rien. Je suis alors revenu.

Sinbad voulut esquiver le passage du miroir. Il vit le visage triste et en même temps furieux de Doubar.

-         Doubar? Est-ce que ça va?

-         Bien sûr que je vais très bien! Quand on se fit insulter on va toujours très bien.

-         Qui t’as insulté?

-         Comme si tu ne le savais pas!

-         Bien, non je ne le sais pas. Sinon je ne te poserais pas la question.

-         Tu as la mémoire courte ou quoi?

-         Doubar je ne vois pas de quoi tu veux parler.

-         Hé bien attendant que tu guérisse de ton amnésie moi j’ai des choses plus importantes à faire. Rongar doit avoir besoin d’aide.

Doubar commença à rebrousser chemin.

-         Doubar attends! Tu crois comprendre que la personne qui t’a insulté est moi, mais je peux te jurer que c’est faux!

-         C’est bien ton visage qui était là pourtant.

Sinbad réfléchit un moment.

-         Tu te souviens lorsque Rumina a prit mon apparence lorsque nous étions chez Omar?

-         Mais Rumina n’est plus de ce monde!

-         Cela pourrait bien être quelqu’un d’autre. Écoute Doubar, si j’ai dit quelque chose qui t’a fait du mal, je m’en excuse. Cette personne n’était pas moi.

Doubar regarda son frère et par l’air qu’il affichait décida qu’il disait la vérité.

-         Bon d’accord je te crois.

Sinbad lui sourit.

-         Et si on essayait de retrouver Firouz et Adera? Ils ont pris la route menant vers la montagne. Avec de la chance on va pouvoir les rattraper.

 

Adera vit Firouz revenir. Elle lui sourit lorsqu’il s’assit par terre. Il avait rapporté des raisins ainsi que des framboises. Adera attendit mais Firouz sembla l’ignorer puisqu’il commença à manger. Adera haussa les épaules et s’approcha de lui. Elle alla prendre une framboise mais Firouz arrêta son geste.

-         Si tu en veux tu n’as qu’à aller t’en chercher.

Adera le regarda avec un regard interrogateur. Firouz l’ignora complètement. Elle se leva et partit dans la forêt, pas vraiment contente. Mais pour qui se prenait-il? Elle ne l’avait jamais vu ainsi.

 

Elle trouva vite un bon endroit pour commencer sa cueillette. Elle s’agenouilla et commença à détacher les fruits de leurs feuilles. Bientôt elle sentit une présence derrière elle. Elle se retourna et fit le saut lorsqu’elle vit Firouz.

-         Je t’avais dit que j’étais allé chercher des fruits, dit-il.

Adera se leva et le regarda. Firouz sentit alors une douleur à sa joue. Il n’arrivait pas à croire qu’elle venait de le gifler. Il afficha un regard interrogateur.

-         Je sais que tu es allé en chercher. Et tu as été trop égoïste pour partager.

-         Mais qu’est-ce que tu racontes?

-         Je raconte ce que j’ai vu. Un homme que je pensais aimer, mais qui en fin de compte n’a pas de cœur.

Elle s’éloigna de lui et marcha vers elle ne savait trop où. Firouz la regarda sans savoir comment réagir. Il devait y avoir une explication à son comportement. Il décida de la suivre à distance.

 

Sinbad déboucha sur une route de terre et pensa que peut-être elle pouvait mener à quelque part. Doubar et lui commencèrent à marcher lorsqu’ils virent une Adera furieuse surgir des buissons.

-         Adera! Mais où est Firouz? demanda Sinbad.

-         Ne me parlez plus jamais de lui, dit-elle.

Sinbad fut étonné.

-         Je suis ici Sinbad, dit Firouz.

-         Pourrais-tu m’expliquer ce qui se passe?

-         Je n’en ai pas la moindre idée.

-         Moi ce que je vois c’est que tu lui as fait de la peine, dit Doubar. Et je voudrais bien savoir pourquoi.

-         Mais je n’ai rien fait Doubar je t’assure! J’étais parti chercher des fruits et puis je l’ai trouvé en train de faire la même chose un peu plus loin. Je suis allé la voir pour l’aider mais elle m’a traité d’égoïste et est parti. Je l’ai suivi et l’on vous a trouvé.

Sinbad regarda Doubar. Cela ressemblait bien à leur petite aventure.

-         Je ne te crois pas, dit Doubar. Qu’est-ce que tu lui as fait?

-         Mais rien…

Doubar lui donna un coup de poing et il se retrouva à terre.

-         Doubar! s’écria Sinbad.

Son grand frère l’ignora complètement. Firouz et lui commencèrent à se battre et Sinbad ne pouvait rien y changer. Ils lui étaient devenus incontrôlables.

-         Adera! Si tu as encore un peu de bon sens, rend-toi compte que tout cela ne sert à rien.

-         Je n’ai jamais dit le contraire Sinbad. Il y a une présence autre que nous ici.

Ils entendirent alors un rire. Ce dernier rappela quelque chose à Sinbad. Lorsque la personne en question se montra cela le rendit encore plus furieux.

-         Toi! cria-t-il.

Cela ne valut qu’un sourire du demi-dieu.

-         Tu connais ce jeune garçon? demanda Adera.

-         Malheureusement oui. Il se fait surnommer le mystificateur. Un jour il s’est joué de nous en nous faisant vivre nos plus grandes peurs. Rumina et Maeve en avaient même perdu leurs pouvoirs.

-         C’est exact, dit-il. Et encore une fois cela a marché. Cependant un peu de zizanie a aidé les choses.

-         Quel est ton but exactement? demanda Doubar qui avait finalement repris ses esprits.

-         Rire de vous simples mortels. À la prochaine!

Avant que quiconque eut le temps de faire quoi que ce soit il disparu dans un nuage de fumée. Les quatre amis reprirent leur route et trouvèrent finalement un village. Avec les indications des villageois, Firouz fut en mesure de les situer sur la carte et ils purent repartir en mer.

 

Adera soignait silencieusement les blessures de Firouz.

-         Rappelle-moi de ne jamais me battre de nouveau avec Doubar, dit-il après un moment.

-         Je n’y manquerai pas, répondit-elle.

Elle était touchée qu’il est fait cela pour elle. Mais cependant d’un autre côté cela avait été stupide. Mais Doubar n’avait pas été lui-même donc il était pardonnable. Le mystificateur expliquant tout, les frères étaient maintenant inséparables de nouveau. Adera comprit que Firouz l’aimait vraiment et qu’il n’aurait jamais agit de la sorte. Tout était revenu en ordre et ils se dirigeaient vers Eire, où allait les attendre une grande surprise.

 

***

 

-         Allez, maintenant Maeve il faut que tu pousses! dit Lyliana.

Dermott était près de sa sœur et lui tenait la main.

-         Tu vas y arriver petite sœur.

Cela lui valut un petit sourire. Mais il fut bientôt remplacer par une grimace de douleur.

-         Ne lâche pas Maeve je crois que je vois la tête! s’écria Lyliana.

-         Quoi? dit-elle en se redressant.

-         Non, reste couché. Lyliana contrôle la situation, tout va bien. Encore un petit effort.

Après quelques minutes le corps apparut dans les mains de Lyliana.

-         Pousse bien fort une dernière fois Maeve. Tu peux le faire.

Dermott serra sa main pour l’encourager. Maeve poussa de toutes ses forces avant de retomber contre les oreillers.

-         Ça y est… ça y est…

Lyliana s’occupa du reste tandis que Dermott tendit l’enfant à sa sœur.

-         Tu avais raison, dit-il les larmes aux yeux. C’est une petite fille.

Maeve regarda sa petite fille aux cheveux roux et aux yeux bleus.

-         Comme elle est jolie… murmura-t-elle. Regarde Dermott, ce sont les yeux de son père.

Elle caressa la joue de sa petite Léa. Bientôt la fatigue s’empara d’elle et elle tomba endormie avec sa fille dans ses bras.

 

À suivre... dans Le combat final