patience

La Montagne à Paris (2)


Belleville

Même le voyageur le plus distrait ne peut ignorer que Belleville est une superbe montagne.
J'en veux pour preuve le fier panneau de signalisation, récemment apposé au bord du périphérique extérieur, à l'approche de la Porte des Lilas :
"Descente de 6% sur 1400m".
Que faire sinon s'incliner, et même au sens propre, devant la majesté de cette annonce qui ne déparerait pas le col du Puymorens.

A Belleville en effet, vous trouverez le point le plus haut de la voie publique de Paris à 128,508 mètres rue du Télégraphe (celui expérimenté par Claude Chappe durant la Révolution) et deux plaques vous y attendent, l'une commentant l'autre disparue.

rue du Télégraphe

Une fois de plus le point le plus haut de la chaussée se trouve quelques mètres plus loin que ces plaques, du moins si vous êtes en voiture, car l'angle que fait auparavant le trottoir au pied des deux petites marches vertes est situé un tantinet plus haut, il aura donc la préférence du piéton.

Pour avoir une vue dégagée, il faut néanmoins descendre la rue de Belleville, laisser de côté la Place des Fêtes, et :

- prendre à gauche la rue Levert (une main géante vous la signale), puis la rue des Envierges, au bout de laquelle surgit l'un des plus beaux panoramas parisiens

- ou continuer à descendre, au-delà du métro Pyrénées (vue sur la Tour Eiffel), et bifurquer rue Piat pour rejoindre le point précédent.

Vous serez alors au sommet du Parc de Belleville (90 mètres environ), d'où la vue s'étend à l'Est jusqu'aux frondaisons du Père-Lachaise et au XIIIe arrondissement, et à l'Ouest jusqu'à l'Opéra et à la Défense.
Face droite, le regard bute sur les collines de Meudon.

parc de Belleville - rue Pali Kao

On voit ci-dessus l'axe principal du Parc de Belleville, partant du belvédère de la rue Piat, franchissant les bassins de la rue Julien Lacroix, et se prolongeant par la rue Pali Kao jusqu'au Boulevard de Belleville.

Revenons rue de Belleville, pour y méditer sur ses multiples fonctions.
La première est de plonger vers Paris et de fournir aux habitants des quartiers Est une vue dégagée sur la Tour Eiffel. Le cliché ci-dessous est rare en cela qu'on ne voit pas la Tour de là même où on la voit le plus aisément en temps normal.

rue de Belleville

La seconde est de constituer un col d'honorable catégorie pour le cycliste de début de saison. La partie la plus pentue se situe entre la rue de Tourtille et la rue des Pyrénées (la bien nommée), et particulèrement la section rue Julien Lacroix - rue Piat. Il faut reprendre son souffle dans le faux plat menant à l'Eglise St-Jean-Baptiste de Belleville si l'on veut triompher de la portion finale (rue Olivier Métra - rue du Télégraphe : sommet). Les débutants aborderont la rue à l'envers (à partir de la Porte des Lilas).

La troisième est de répartir arbitrairement Belleville entre les XIXe et XXe arrondissements, montrant comme les frontières de ceux-ci, tracées en 1860, firent fi de l'histoire et du pays réel.
L'urbanisation des faubourgs et les déplacements des pôles d'attraction des quartiers au fil des ans rendent aujourd'hui les anciens villages de Paris difficiles à localiser, un devoir de mémoire s'impose :
Où est vraiment Belleville aujourd'hui ?
5 % dans le Xe, 5% dans le XIe, 40% dans le XIXe, 50 % dans le XXe.
Où est le centre de Belleville ?
A cette question nous répondrons prochainement.

Le quartier de Ménilmontant, bien distinct de celui de Belleville, est cependant situé sur le flanc sud du même relief.
Il faut être bien imprégné de Paris pour savoir y situer les limites de quartier. C'est après la rue des Maronites que Belleville devient Ménilmontant. La rue de Ménilmontant présente l'une des pentes les plus longues et spectaculaires des rues de Paris.

rue de Ménimontant

Comme beaucoup d'autres, cette rue n'est là que pour donner une apparence urbaine à un quartier encore champêtre quelques mètres plus loin.
Passage de l'Ermitage :

passage de l'ermitage

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