Examiner le thème du travail artistique comme une réalisation
collective ou comme une élaboration selon un objectif commun, amène
à prendre en considération deux questions :
celle de la subjectivité de l'artiste et de la singularité de
l'œuvre lorsqu'elle celle-ci est produite par plusieurs individualités
associées,
celle de la prise de conscience collective d'un groupe en regard d'un moment
historique et d'un état de la société. Si depuis la Renaissance
ces regroupements d'artistes ont pris diverses formes, la question du collectif
se repose aujourd'hui avec probablement plus d'acuité.
En lien avec l'Humanisme, l'atelier est le lieu oô la matière
amorphe et inintelligible se transforme en objet esthétique autant qu'en
conscience de la forme. Désormais dans l'atelier, lieu de passage de
la nature à la culture, on ne fabrique plus seulement, on pense.
L'atelier renaissant est aussi un lieu d'apprentissage où l'artiste se
conduit en maître, en pédagogue inspiré et en créateur.
Si les œuvres sont collectives, leur élaboration est hiérarchique.
Seul le maître signe.
En 1810, un groupe de jeunes peintres allemands, membres de la
Confrérie de Saint Luc qu'ils ont fondée sur le modèle
des confréries religieuses, s'installèrent à Rome dans
le couvent désaffecté de San Isidoro. Ils y menèrent une
vie communautaire et monacale .
Contre l'académisme et pour un retour aux origines de la peinture, les
Nazaréens trouvèrent leurs modèles dans l'art religieux
des XVème et XVIème siècles en Italie et en Allemagne,
en particulier chez Fra Angelico, Filippi, Raphaël et Dürer.
Pour les Nazaréens, l'art devait avoir vocation éducative. Ils
entendaient s'adresser à tous et utilisèrent la formule "l'art
pour le peuple". De plus, la vie et l'art devaient s'interpénétrer
pour former une unité.
Friedrich Overbeck, Peter von Cornelius, Philipp Veit, Wilhelm von Schadow...
Influencée par les Nazaréens, la Confrérie
Préraphaélite se constitue au milieu du XIXème siècle
en Grande Bretagne. Tous ses membres suivent une inspiration commune :
contre l'inertie et le statisme de la Royal Academy, ils affirmèrent
un style spontané et vivant, fait de simplicité, qu'ils considérèrent
avoir trouvé chez les primitifs italiens et dans la période médiévale.
Leurs œuvres, caractérisées par le symbolisme des thèmes
et des couleurs, la minutie du détail, les sujets contemporains, les
inquiétudes fin de siècle, furent jugées superficielles,
factices et perverses.
William Holman Hunt, John Everett Millais, Dante Gabriel Rossetti, Edward Burne-Jones,
William Morris.
Pas une école à proprement parler, ce regroupement
d'artistes dans le petit village de Barbizon à cïté de Fontainebleau
cristallise une nouvelle sensibilité artistique.
Ces peintres, essentiellement paysagistes, prïnaient l'abandon du paysage
académique ou anecdotique au profit d'une peinture plus réaliste,
"sur le motif", attentive aux métamorphoses de la nature, qui
préfigure le réalisme et l'impressionnisme.
Théodore Rousseau, Jean-François Millet, Alexandre-Gabriel Decamps,
Charles-François Daubigny, Jean-Baptiste Corot ...
Groupe d'artistes florentins du milieu du XIXème siècle. Ayant
découvert Corot et les peintres de Barbizon, ils se prononcèrent
pour un style anti-académique.Ils doivent leur nom (macchia = tâche)
à leur style pictural : refus du dessin et de la forme, goût du
contraste, rendu atmosphérique suggestif et capacité à
produire l'impression du vrai. Certains membres du groupe associèrent
leur production à une orientation politique démocratique liée
au Risorgimento.
Francesco Saverio Altamura, Serafino De Tivoli, Vincenzo Cabianca,Odoardo Borrani,
Telemaco Signorini , Giuseppe Abbati, Giovanni Fattori,Silvestro Lega...
Retour à la pureté de la "terre primitive"
pour Gauguin, cette petite localité bretonne devint à partir de
1886, l'environnement archaïque idéal qu'il cherchait pour revivifier
sa peinture. Rejoint par de jeunes peintres admiratifs parmi lesquels Charles
Laval, Emile Bernard, C-E Schuffenecker, L. Fauché, Louis Anquetin, ce
retour aux sources se précise :
refus de la copie d'après nature mais au contraire interprétation
libre, exaltée par l'imagination, le rêve , le fabuleux. Simplification
formelle, exaltation de la couleur disposée en aplats afin d'en accentuer
le caractère.
Ce droit à la liberté de tout oser, à se détacher
du réel pour créer une image en soi, à concevoir un tableau
doté d'une vie propre, annonce la peinture pure.
En Octobre 1888, Paul Gauguin rejoint Vincent Van Gogh à
Arles oô ce dernier s'est installé. Ils se mettent à peindre
de concert et rêvent de créer une communauté d'artistes
vivant et travaillant ensemble. Cette période exaltante, riche d'encouragements
réciproques et de portraits mutuels fut brève. Très vite
survient la crise et la séparation des deux artistes.
"Une sorte de société secrète d'allure
mystiqe" comme l'écrira Maurice Denis, porte-parole du groupe qui
réunit Félix Vallotton, Pierre Bonnard, Edouard Vuillard, Jan
Verkade, K.X. Roussel, Paul Ranson, Aristide Maillol, Georges Lacombe et Paul
Sérusier.
Réagissant contre l'impressionnisme, ces "prophètes"
disciples de Gauguin, trouvent leur modèle du côté du japonisme
ou d'Odilon Redon et définissent leur propre style.
Goût pour la couleur en larges aplats, jusqu'à l'outrance, simplicité
des formes, arabesques, intimité des sujets, allusions mythologiques,
quête d'illumination voire d'hallucination dans la réalité
la plus familière.
Dimension sacrée de l'art et volonté de "mettre de l'art
dans la vie", les Nabis s'intéresseront aux arts décoratifs.
Ils créeront des objets, des meubles préfigurateurs de l'Art Nouveau.
Cette école fondée en 1919 par l'architecte Walter
Gropius se propose d'abattre "le mur hautain dressé entre artisans
et artistes" et de supprimer la fracture entre l'art et la vie.
Pour ce faire l'école est un lieu de réapprentissage de la vie
communautaire, tant pour les professeurs que pour les étudiants.
L'enseignement prend en compte les techniques et matériaux nouveaux.
Les formes et les volumes des productions sortant des ateliers sont adaptés
à l'industrie. Elles doivent s'enraciner dans les besoins des individus,
faire écho à la société.
Ce programmme suscita l'adhésion de nombre d'artistes de l'époque
qui y enseignèrent : Vassili Kandinsky, Laszlo Moholy-Nagy, Oskar Schlemmer,
Paul Klee, Josef Albers, Johannes Itten...
Groupe de peintres figuratifs français fondé en
1935 par Henri Héraut, "qui ont compris que le temps des escamotages
de dessin ou surcharge de pâte était révolu" et qui
prônent le "retour au métier consciencieux de la tradition
dans un contact fervent avec la Nature".
Convaincus que cette attitude, dans le contexte de l'avant-guerre, représentait
la plus osée des audaces, que la modernité n'est pas formelle,
les peintres de Forces Nouvelles se prononcent contre l'impressionnisme, "ennemi
public numéro 1", le surréalisme ou le cubisme. A l'école
de Georges de la Tour, des frères Le Nain ou des artistes classicisant
des années vingt, cette peinture se veut un retour au dessin et au modelé,
au métier.
Le groupe se disperse en 1939, mais certaines manifestations en prolongent l'esprit
pendant les années d'occupation.
Henri Héraut, Robert Humblot, Henry Jannot, Jean Lasne, Alfred Pellan,
Georges Rohner, Tal Coat
En 1951, Roberto Crippa, Gianni Dova, Enrico Baj, Dangelo et Bertini fondent le Movimento Nucleare. Leur programme - auquel adhèrent aussi Colombo, Tullier, Preda et Mariani - est défini par l'attention qu'ils portent à l'univers subatomique et subhumain : fœtus, embryons, "infra-mondes de virus, de microbes en collision", "épaves de radiations atomiques modelées sur l'image du champignon atomique". Les techniques intègrent tous les matériaux susceptibles d'être appliqués en peinture : tachisme, drippings, frottage, collage, morceaux de miroirs.
Nom adopté en 1970 par cinq peintres figuratifs français
: Henri Cueco, Lucien Fleury, J.-C. Latil, Michel Parré et Gérard
Tisserand entendant produire une œuvre en prise directe avec l'actualité.
Une figuration corrosive se déployant en de longues séquences
narratives : Qui tue? (1970), l'affaire Gabrielle Russier, Le Grand Méchoui
(1972) - retraçant sur 65 mètres de long "12 ans de pouvoir
gaulliste" -, mais décroché le soir même du vernissage
pour protester contre les charges de police.
1972, sur la Grand-Place de Grenoble: "Onze variations sur le thème
du radeau de la Méduse ou la dérive de la société".
Le Groupe de Recherche d'Art Visuel est fondé en Juillet 1960 à Paris. Il rassemble six artistes: Horacio Garcia-Rossi, Julio Le Parc, François Morellet, Francisco Sobrino, Jöel Stein et Yvaral. Le GRAV vise à étendre les recherches sur le mouvement au-delà de la surface du tableau, à redéfinir la relation œuvre/spectateur qu'il s'agit de réveiller, d'inciter à une participation active. Les manifestations s'énoncent avec virulence dans des tracts ou des enquêtes et aboutissent à élaborer des environnements labyrinthiques faits de matériaux industriels (aluminium, plexiglas, néon), perturbant les relations habituelles du spectateur avec l'espace.
Groupe d'artistes espagnols qui se forme en 1963. En réaction contre la peinture informelle, ils entendent développer une esthétique figurative, explicitement engagée dans la critique de l'appareil d'Etat. En se qualifiant d'équipe et en signant leurs œuvres collectives "Equipo Cronica", ils indiquent une volonté de production étrangère à la subjectivité et au culte de la personnalité. Leur travail s'élabore autour d'une lecture critique de l'histoire de l'art, de l'image, des représentations symboliques et de la spectacularisation du pouvoir. Una cronica de la realidad. Manolo Valdes, Rafael Solbes.
Mark Boyle le père, Joan Hills la mère, Sebastian
et Georgia les enfants. L'atelier est là où ils vivent, à
Londres. Depuis 1985 ils exposent sous le nom de la famille Boyle.
Ne rien exclure de tout ce qui peut constituer un sujet artistique potentiel
: eau, légumes, animaux, êtres humains, société pour
constituer le "journal d'un voyage à la surface de la terre".
"Nous avons décidé de travailler ensemble pour
aller moins vite dans notre œuvre"
Depuis presque trente ans, ce duo d'artistes construit des ruines. Reconstitutions
subjectives de sites archéologiques où la mémoire à
deux opère des transformations, des oublis et laisse place à l'imaginaire
, à la vision intérieure. "Rechercher les traces effacées
de nos propres pas dans la poussière, dans le sable, dans la cendre ..."
Ce collectif hollandais centré autour de Joep van Lieshout a été créé en 1995 à Rotterdam. Il revendique une stratégie de survie. Constitué au départ de cinq personnes, l'atelier en compte aujourd'hui dix-huit : artistes, architectes, ouvriers qualifiés dans le travail du métal, du polyester, du bois. Il est devenu une entreprise autonome, fabriquant ses outils et ses machines où tout est fait main. Les réalisations sont en relation directe avec la vie quotidienne, "ce n'est pas à nous de décider si notre mobilier appartient ou pas au domaine de l'art".
Ce groupe toulousain créé en 1995 a une double identité
: collectif d'artistes et association de diffusion de l'art contemporain.
" Il est important de bien mettre en évidence le caractère
politique de cette identité collective où l'individu peut opérer
dans une structure à géométrie variable".
Le label Hyper-ALP diffuse des produits dérivés à partir
des œuvres d'artistes promotionnés. Il n'a pas pour objectif un
quelconque profit mais la mise en circulation d'informations sur des artistes
auprès d'un public plus large que celui qui fréquente spontanément
les expositions.
Cycle de 20 séances annuelles
Cours dispensé par Guy POIREAU
Adhésion annuelle ARGO :
15,5 euros (valable pour toute activité proposée par l'association)
Inscription :
153 euros (20 séances)
Présentation et premier cours :
AGEN- Espace CASA
8, rue ARAGO
Mardi 1 Octobre- 18h30 - 20h
PUJOLS - Maison Familiale - Salle de conférences :
Mercredi 2 Octobre - 19h- 20h30
Prenant comme point de départ les deux textes l'Iliade et l'Odyssée, nous étudierons les points suivants:
Grèce archaïque :
Les Pélasges
Les Mycéniens
La guerre de Troie
Grèce classique :
Athènes et Sparte
Les colonies grecques en Méditerranée.
Religion et mythologie.
Art et architecture : l'Acropole d'Athènes
Le"miracle grec", la naissance de la philosophie.
La civilisation hellénistique et l'héritage grec
Au XIIIème siècle av. J.-C., à l'est de la Méditerranée puis en Anatolie, eut lieu une importante migration de peuples connus sous le nom de Peuples de la Mer.
Les noms de ces peuples sont connus gr‚ce aux archives égyptiennes et hittites : Peleset / Poulasti (Philistins), Shardana/ Shirdana (Sardes?) Shekelesh/ Shikalayou (Siciliens), Denen/ Danouna (les Danaéens de l'Iliade), Aqayawasha/ Ahhiyawa (Achéens) ...
L'histoire de ces migrations est mal connue. Elle a donné
lieu, depuis une vingtaine d'années à des études historiques.
Si les historiens considèrent qu'il s'agit de groupes Indo-Européens,
leur origine géographique reste inconnue et leur disparition de la scène
historique est mal expliquée. Pourtant leur présence et leurs
raids eurent des conséquences importantes sur le paysage politique, économique
et culturel de cette région du monde.
Les Peuples de la Mer ont provoqué la destruction de l'empire Hittite
anatolien, la mise à sac des grandes villes phéniciennes de Tyr,
Sidon, Ougarit et mis en péril l'Egypte pharaonique.
D'où viennent les noms de familles?
Comment se sont-ils transmis, dans l'espace européen, de génération
en génération?
Les termes "nom de famille" présupposent l'existence d'une
famille. Le terme patronyme implique qu'un individu porte le nom de son père.
Ceci n'est cependant pas une règle universelle puisqu'il peut s'agir
d'un matronyme, et parfois du choix d'un nom sans aucune référence
aux ascendants.
Après avoir pris en considération le nom des individus dans l'espace
antique européen (grec, romain), nous nous interrogerons sur l'identification
des personnes en France depuis le Xème siècle, moment où
le processus s'est fixé, sur l'origine et l'histoire des patronymes français
- y compris les noms aristocratiques - et sur les circonstances qui motivèrent
leur attribution.
Cycle de 10 séances trimestrielles
Cours dispensé par Guy POIREAU
Adhésion annuelle ARGO :
15,5 euros (valable pour toute activité proposée par l'association)
.
Inscription :
77 euros trimestriel (10 séances)
Présentation et premier cours :
PUJOLS- Maison Familiale - Salle de conférences :
Lundi 23 Septembre 2002 - 19h- 21h
AGEN Centre Culturel
Jeudi 26 Septembre 2002 - 18h30 - 20h30