Programme 1999-2000
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DONNER LA LIBERTÉ DE
CRÉER SA PROPRE IMAGE
DU MONDE
ART
CONTEMPORAIN
L'essence du modernisme consiste en
l'utilisation des méthodes caractéristiques d'une
discipline pour critiquer la discipline elle-même, non pour la
subvertir, mais pour la retrancher fermement dans son domaine de
compétence
Clément Greenberg, historien de
l'art,
cité par Philippe Dagen.
L'abstraction
Préparé par les changements de regard et de pratique
du XIXe siècle, l'art s'oriente, au début du XXe, vers
une remise en question de l'imitation mimétique de la nature.
Impressionnisme, primitivisme, cubisme, fauvisme, futurisme...
suggèrent des décalages progressifs, l'art des
années 1910-1915 abandonne la représentation du monde
sensible.
A sa naissance, l'abstraction se définit par une distance vis
à vis de la réalité visible afin de
réintroduire du "spirituel dans l'art" et affirme que le
langage plastique doit être considéré comme un
monde en soi, à explorer. Le terme abstraction a par la suite
évolué et diverses acceptions ont été
définies.
Cette série de cours se propose de considérer la
question de la non-figuration; d'examiner comment l'abstraction -
dans ses diverses expressions- s'est progressivement affirmée
jusqu'à devenir une des innovations plastiques parmi les plus
caractériques du XXe siècle. En quoi elle doit
être considérée comme une expression de notre
temps, enfin, en quoi l'abstraction peut-elle annoncer d'autres
formes artistiques apparues au cours de ce siècle?
- L'abstraction
Partant du XIXe siècle, cette séance d'introduction
posera les jalons du parcours conduisant à l'abstraction et
tentera de définir le terme. Kandinsky, Malevitch,
Mondrian. Deux types d'abstraction: lyrique et
géométrique.
(deux séances).
- Claude Monet
l'oeuvre de Monet illustre parfaitement la distance prise
progressivement par rapport à l'imitation de la
réalité visible: montée de la
subjectivité, de l'impression, relativité des
propositions (séries), liberté gestuelle, mais aussi
remises en question des certitudes dans un monde en complet
changement.
(deux séances)
- Johannes Itten
Peintre et professeur au Bauhaus, son oeuvre autant que son
enseignement permettent de saisir une théorie de
l'abstraction.
(une séance)
- Auguste Herbin
Passage du cubisme à l'abstraction. Simplification
radicale: couleurs pures, formes strictement
géométriques (cercle, carré, triangle), refus
du mouvement. Auguste Herbin est le créateur d'un alphabet
plastique fondé sur la correspondance entre formes,
couleurs et mots.
(une séance)
- Robert Delaunay
"J'étais l'hérésiarque du cubisme".
"L'orphisme" de Delaunay, tel que le baptisera Apollinaire, est
une peinture de la lumière et de la forme
générée par la couleur. Pour Apollinaire il
avait créé "le type de tableau autonome, vivant sans
motif de nature, d'une existence plastique entièrement
abstraite".
(une séance)
- Alberto Magnelli
Glissement progressifs de la figuration vers l'abstraction,
hésitation, puis choix définitif de l'abstraction
comme une quête d'intériorité et de
sérénité. Sa peinture est avant tout une
architecture, un réseau de formes imbriquées
soulignées par le trait qui les cerne.
(une séance)
- Lucio Fontana
Sculptures ou toiles monochromes fendues. L'acte vise à
libérer l'oeuvre de la matière mais aboutit à
la surface béante "Je troue, là passe l'infini" mais
"... voici le néant même, l'homme qui se
réduit à rien". L'oeuvre d'art ne nous
protège plus de rien.
(une séance)
- Jean Legros
"Ce que nous voudrions, c'est qu'à travers notre
peinture un homme entrevoit un monde meilleur, par la porte
ouverte vers l'absolu, ou tout simplement que l'amour, la passion
que nous y avons mis passent dans le sang des spectateurs".
(une séance)
- Abstraction lyrique et abstraction
géométrique
Dès sa naissance, l'abstraction s'est partagée
entre ces deux options. Ordre, rationalité (parfois d'ordre
scientifique) et austérité d'un côté et
énergie créatrice, geste et pulsions de l'autre.
(deux séances)
- Le monochrome
Après les tableaux "Sans titre", un point extrême
est atteint par l'abstraction avec le monochrome. Il a
été pratiqué par plusieurs artistes de ce
siècle d'Yves Klein aux "Ultimates paintings " d'Ad
Reinhardt . Cet abandon radical du sujet, des formes et même
de la diversité des couleurs conduit aux confins du
visible, au-delà de la représentation . La fin de la
peinture, de l'art ?
(une séance)
- Mark Rothko
Opposé à l'action painting, il envisage un
retour aux formes primordiales. Grandes nappes de couleur
rectangulaires aux contours estompés flottant sur le fond,
ces images doivent devenir des "présences capables de
comprendre le tout".
(une séance)
- Jean Degottex
Dépouillement extrême proche du monochrome - "
disons que maintenant je me satisfais du fond"- influence du zen
et de la culture extrême orientale.
(une séance)
- Cy Twombly
"Formé à l'expressionnisme abstrait, il en
retient la gestualité. Graphismes répétitifs,
signes, "gribouillages", mots, au croisement de l'écriture
du dessin et de la peinture. Une pratique picturale sans intention
héroïque: esquisses ou ratures ?
(une séance)
- Blinky Palermo
Cet élève de Beuys s'inscrit dans l'histoire
d'une abstraction géométrique austère mais
dont le but était une interrogation sur la validité
de la peinture et sur son impact auprès du spectateur.
Désir d'ordre, d'organisation des couleurs et de l'espace
où l'émotion doit transparaitre.
(une séance)
- Imi Knoebel
Non-figuratif plutôt qu'abstrait, puisque cet
élève de Josef Beuys se dit incapable de dessiner
une figure. Changer le monde c'est d'abord changer sa
manière de faire de l'art d'où les emprunts à
la vie quotidienne, au banal, aux matériaux les plus
humbles transformés par la couleur ou leur agacement. (une
séance)
- Alix Le Meleder
Cette artiste pratique une peinture gestuelle, pulsionnelle et
ritualisée (pratique du jeûne, une voire deux toiles
par jour ...). L'art comme une aventure personnelle en quête
de vertige, d'éveil, peut-être d'extase.
(une séance)
- Peter Halley
L'abstraction rattrapée par la réalité.
Peinture abstraite figurative! Le paysage du XXIe siècle:
schématisation de lieux d'incarcération, de
couloirs, d'environnement urbanisé, de ce qui se connecte,
se ramifie. Une abstraction consciente de la réalité
historique et sociale.
(une séance)
- Séance de conclusion
Cours dispensés par Guy POIREAU.
ECONOMIE
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Economie et Société
Les six thèmes d'étude se déclinent chacun en
trois séances. Ils doivent permettre d'aborder les principales
questions économiques et sociales d'aujourd'hui pour
comprendre, ainsi, le fonctionnement de l'économie de
marché.
Chaque séance cherchera dans un premier temps à
définir, le plus clairement possible, les notions et
mécanismes mis en oeuvre. Dans un deuxième temps, les
thèses explicatives et les divergences seront
discutées.
Chaque thème peut être abordé
indépendamment des autres.
Thème 1 : les théories
économiques
Ce premier thème doit permettre de s'initier aux
débats actuels sur les politiques économiques, produits
par les différentes écoles théoriques.
Les libéraux - les "évangélistes du
marché" - croient aux lois naturelles de l'économie et
ce depuis Adam Smith. Les Keynésiens, peut-être à
l'origine de l'Etat Providence, veulent pallier les insuffisances du
marché (le veulent-ils encore?) par l'intervention de l'Etat.
Les Marxistes, au-delà de l'analyse maintenue des
contradictions du capitalisme s'interrogent à nouveau sur le
rôle de la propriété collective (ou simplement du
service public) et de sa quasi disparition dans des
sociétés en crise.
1ère séance: le libéralisme
2ème séance: le keynésianisme
3ème séance: le marxisme contemporain
Le travail et le chômage
Deux débats s'entrechoquent depuis 6 ou 7 ans. Celui,
historique et sociologique, sur la place du travail dans nos
sociétés: que représente le travail pour
l'individu? Un revenu, une reconnaissance, une place sociale? Et
celui, plus technique, de la "fin du travail": le travail
disparaîtrait parce que les emplois salariés
disparaîtraient. Ce serait une des raisons de l'explosion du
chômage.
La réduction du temps de travail pourrait
réconcilier tout le monde. Où en est-on de ces lois des
35 heures qui, paradoxalement, produisent à la fois un refus
patronal et des grèves de salariés.
1ère séance: la place du travail dans les
sociétés
2ème séance: la "fin du travail"
3ème séance: du côté des 35
heures
Thème 3: la monnaie et les banques. La
spéculation
Il y a, en économie, des mécanismes qui semblent
relever de la magie (gagner de l'argent en vendant de l'argent), des
mots qui font peur (l'inflation est-elle diabolique?) et une
institution qui rythme les informations télé et radio,
sans que personne ne sache exactement pourquoi (la Bourse).
1ère séance: la monnaie et les taux
d'intérêt
2ème séance: les devises et taux de
change
3ème séance: la Bourse
La mondialisation
Les frontières sont ouvertes aux biens, aux services, aux
capitaux (mais peu aux hommes). Derrière ce commerce se
profilent de faux échanges (mais pourquoi acheter ailleurs ce
qui est produit sur place?) et de formidables
inégalités entre pays. Dans ce contexte
dérégulé, les firmes multinationales n'ont plus
de patrie et n'assurent que leur propre puissance. L'A.M.I. (l'accord
multilatéral sur l'investissement) est encore en discussion.
Quant aux mouvements financiers, essentiellement spéculatifs,
ils représentent 50 fois plus que les mouvements de
marchandises. Tobin, il y a plus de 20 ans, proposa de les taxer.
1ère séance: le commerce mondial
2ème séance: les multinationales d'aujourd'hui:
des entreprises globales
3ème séance: les mouvements financiers
internationaux
Thème 5: les inégalités
ici et ailleurs
Les 10 personnes les plus riches du monde ont un
patrimoine supérieur au PIB des pays les plus pauvres... Le
Tiers Monde a face à lui - ou avec lui, le FMI et la Banque
mondiale: endettement, économie informelle, politique
extravertie. Il n'en finit pas de se débattre dans des
impasses.
En France, les inégalités sociales progressent.
Certains finissent par les justifier comme des vecteurs
d'efficacité. Mais jusqu'où une société
peut-elle résister à la destruction de ses
solidarités? Les réponses sont sociologiques.
1ère séance: le Tiers Monde face au Fonds
Monétaire International
2ème séance: les inégalités
sociales en France: constat et analyse
3ème séance: la cohèsion sociale
Thème 6: quelques grandes questions de
l'heure
Une présentation la plus technique possible des
systèmes de Protection sociale et de retraite.
Une dernière interrogation sur la confrontation des lois du
marché et des problèmes de protection de
l'environnement
1ère séance: la protection sociale ici et chez
les voisins
2ème séance: les retraites
3ème séance: l'économie face à
l'écologie : éco-taxes, droits à polluer et
économie de marché.
Cycle de 18 séances
Cours dispensés par Jean-Philippe MAILLOS
PHILOSOPHIE
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On parle, ou on reparle beaucoup de philosophie. Ce n'est certes
pas un hasard dans un monde en crise. Mais rien ne serait plus grave,
pour la démocratie, que de s'en remettre aux prétendus
spécialistes en ce qui concerne des enjeux qui touchent la vie
collective. Le citoyen peut et doit se réapproprier les
interrogations que ne manque pas de susciter cette crise aux
multiples facettes.
Cela suppose un certain cheminement de pensée, que l'on
trouve difficilement dans la production médiatique
actuelle.
Cette série de cours n'a d'autre ambition que de permettre
de se faire une opinion par confrontation avec les pensées
fortes de notre tradition jusqu'aux plus récentes .
En dépit des apparences, les trois thèmes
proposés cette année : le fait social, le jugement de
goût et le langage, ne sont nullement
hétérogènes. La question de la
prééminence du social sur l'individuel suppose que les
jugements de goût que nous formulons ne sont pas simplement
l'expression de notre sensibilité propre, mais qu'ils sont
conditionnés par notre situation sociale, laquelle influe sur
notre rapport à la langue. Comme par ailleurs le langage
détermine la pensée de chacun, on pressent les liens
qui se tissent entre ces thèmes.
Nous exposerons en eux-mêmes les problèmes cruciaux
de chacun des thèmes abordés tout en mettant en
évidence les liens qui les unissent de façon que les
cours puissent être suivis pour eux-mêmes (10
séances seulement) ou bien en continuité (30
séances).
Premier trimestre
Le "fait social" total
Une petite plage bretonne un jour d'été : un espace
privilégié pour les gens qui, le temps des vacances,
oublient les contraintes sociales pour profiter du paysage marin et
du soleil
C'est bien ainsi que l'on se représente habituellement les
choses. A regarder de près ce qui s'y passe, à observer
les comportements on découvre que la réalité est
tout autre : la plage se révèle comme un lieu
structuré aux comportements codifiés.
Partant de ce constat, nous nous interrogerons sur la question du
déterminisme social. Est-il vrai que nous sommes
conditionnés au point que même les actes les plus
individuels en apparence peuvent devenir objets d'études
sociologiques ?
Répondre à ces questions suppose de se demander :
qu'est-ce qu'un être social ? et plus globalement qu'est-ce
qu'une société ?
Avec la naissance de la sociologie deux conceptions
opposées commencèrent à se formuler : d'un
côté une approche totalisante recherchant les lois
régissant la structure sociale ; de l'autre une
appréhension plus individualiste tâchant de saisir la
logique des comportements des sujets vivant en
collectivité.
D'un côté une appréhension structurale rendant
bien compte des comportements des agents sociaux - marquant par
là même les limites de la liberté individuelle ;
de l'autre une perception accordant davantage à cette
dernière au risque de verser dans l'idéologie,
c'est-à-dire d'ignorer les mécanismes réels par
refus d'admettre l'existence même du déterminisme
social.
- Une si jolie petite plage
Projection d'un documentaire; débat et proposition
d'analyse. Présentation des sujets abordés au cours
des séances à venir.
(une séance)
- Le social et le psychique
Une approche des conceptions de Marcel Mauss dont
l'originalité réside dans l'articulation des
approches philosophiques, sociologiques et anthropologiques: il
s'agit en effet de saisir "l'homme total". Nous aborderons la
question des représentations collectives, celle du rapport
entre sociologie, psychologie des foules et psychanalyse pour
dégager, grâce à la synthèse
anthropologique, la figure de l'homme social total.
(trois séances)
- L'individualisme méthologique
Présentation de la pensée de Raymond Boudon.
Cette pensée affirme clairement son principe initial :
l'individu doit être pris comme l'unité de
référence. Cela conduit à reconsidérer
la sociologie qui n'aurait plus pour objet l'étude des
totalités ou des systèmes, mais au contraire celle
des comportements individuels et de leur agrégation.
Nous présenterons un des aspects les plus originaux de
Raymond Boudon pour qui "expliquer un phénomène
social, c'est toujours en faire la conséquence d'actions
individuelles" : le phénomène
d'émergence.
(deux séances)
- Le structuralisme génétique
Une approche de la pensée de Pierre Bourdieu s'opposant
clairement aux partis pris de Boudon. Mettant en évidence
l'existence de déterminismes sociaux, Bourdieu n'est en
rien fataliste, mais cherche au contraire à promouvoir les
moyens de les surmonter.
Nous aborderons trois notions clés de la pensée de
Bourdieu : la théorie de champs, la notion d'habitus, la
légimité.
(trois séances)
- Dernière séance
Nous chercherons à montrer comment les approches
opposées de Boudon et de Bourdieu conduisent à un
rapport également opposé en ce qui concerne
l'approche politique elle-même. Cela permettra de clarifier
les axes majeurs de ces deux manière d'aborder la
sociologie.
(une séance)
Deuxième trimestre
Les goûts et les couleurs
Peut-on dire, parlant du plafond de la Chapelle Sixtine, de la
Messe en Si de Bach, des Élégies de Rilke ou d'une
simple fleur : "c'est beau" ? Ne convient-il pas plutôt
d'exprimer simplement sa propre sensibilité en disant :
"ça me plaît"
Qu'il s'agisse de productions artistiques, de paysages ou même
de spectacles naturels on a tendance à juger de leur
beauté de manière objective, comme si chacun devait
reconnaître cette beauté
Si tel est le cas il
convient de préciser les critères de son jugement.
Qu'est-ce qui permet de dire : "ceci est beau" ?
Devant les difficultés que pose la question de la
définition du Beau beaucoup s'en tiennent à une
approche individuelle conduisant à affirmer son goût
propre, laissant à chacun la possibilité de le partager
ou non. La modestie de cette position pose toutefois un
sérieux problème puisqu'elle conduit au relativisme et
interdit de parler de Beau (si le beau est affaire
d'appréciation personnelle on ne peut plus parler de
Beau).
Par delà les seules questions d'esthétique, ces
approches éclairent l'épineux problème des
valeurs dans une société démocratique qui ne
peut plus se référer à une norme transcendante :
si rien n'autorise à poser que ceci ou cela est bien ou mal,
comment penser les interdits de la vie sociale ? Peut-on
espérer dégager des valeurs universelles ? Ou bien
toute valeur est-elle historique ?
- A propos de l'esthétique chez Kant
- Qu'est-ce que la beauté ? Une présentation
des enjeux de la question permettant de saisir l'apport de
Kant.
- Exposition du jugement esthétique :
Définition du Beau. L'opposition d'avec le Sublime.
- Déduction de jugement de goût : Le Beau
n'est pas l'agréable et le goût se comprend comme
désintéressé. Ce qui pousse à mettre
en avant le Beau naturel par rapport au Beau artistique.
- L'art et le génie : A propos du Beau artistique.
Comment un artiste peut-il créer une uvre
jugée belle s'il ne sait pas plus que les autres
définir le Beau ?
- L'éveil de la moralité : Le Beau comme
symbole du Bien.
(cinq séances)
La critique sociologique
La démarche totalisante de la science sociale de Pierre
Bourdieu rendant caduque l'opposition entre l'individuel et le
collectif conduit à remettre en cause bien des schémas
traditionnels, en particulier la croyance à
l'innéité du goût et Bourdieu s'attache à
rendre compte de la génèse historique et sociale du
goût esthétique.
Toute manifestation d'une préférence peut être
interprétée comme marqueur social renvoyant à
des conditions d'existence particulières.
Partant de là il devient difficile d'admettre la position de
Kant qui prétend que le Beau s'impose à tous. Il
devient, par contre, aisé de dégager les enjeux
réels des entreprises qui tendent à imposer à
tous des normes particulières : la domination symbolique
(masquée mais bien réelle).
Précisant ce qu'est une idéologie, nous analyserons la
notion de distinction à partir d'un entretien
télévisé de P. Bourdieu.
(deux séances)
De nouveau la question des critères
La mise en évidence de l'idéologie prévalant
à l'affirmation de critères du Beau, ne doit pas
conduire à penser qu'il n'existe alors aucun critère
partageable qui permettrait aux individus de s'entendre sur les
valeurs.
Le problème dépasse en fait la simple notion du Beau
(une valeur parmi d'autres), et c'est à partir des
débats suscités par ce qu'il est convenu d'appeler la
crise de l'art contemporain que nous reprendrons la question des
critères esthétiques. Nous présenterons en
particulier la position d'Yves Michaud défendant un
"relativisme mesuré".
(deux séances)
La dernière séance ouvrira un débat
que nous animerons avec Guy Poireau (cours d'art contemporain).
(une séance)
Troisième trimestre
A propos du langage
Si depuis longtemps l'homme se définit comme l'animal
parlant, il a longtemps eu tendance à penser que le langage
n'était qu'un moyen d'expression, voire un simple intrument de
communication.
C'est en rompant avec cette vision que les pensées
contemporaines ont fait du langage un thème
préférentiel de leurs études.
La philosophie analytique a mis en évidence l'importance du
langage sur la constitution mentale de l'individu, dans sa
capacité à formuler des jugements logiques.
La pensée phénoménologique a montré que
le langage permet à l'homme d'avoir un monde, alors que les
animaux n'ont qu'un environnement.
La psychanalyse, insistant sur la conaturalité de l'homme et
du langage, en est venu à mettre en évidence la
grammaire de l'inconscient.
L'anthropologie enfin a insisté sur l'idée que le
langage est la condition de possibilité de la culture
(opposée à la nature), mettant en évidence le
lien entre langage et pouvoir et ouvrant ainsi une piste pour une
sociologie attentive à la domination symbolique .
- Le langage humain
La philosophie ne goûte guère les expressions
courantes qui vont jusqu'à parler de langage animal
puisqu'elle voit dans le langage le propre de l'homme. Une telle
conception est-elle vraiment tenable ? N'exprime-t-elle pas un
anthropomorphisme condamnable - l'homme conçu comme centre
de la Création aurait pouvoir sur elle ?
Répondre à de telles questions suppose de
définir le langage humain dans sa spécificité
ainsi que ses différentes fonctions.
(deux séances)
- Langage et pensée
Si bien des recherches tendent aujourd'hui à manifester
l'existence d'une pensée non humaine, on peut
reconnaître que, sur ce point, l'homme ne souffre
guère la comparaison avec l'animal ou la machine. Mais
qu'est-ce donc que la pensée ? Et pourquoi les machines ne
peuvent-elles pas penser ?
(deux séances)
- Langage et subjectivité
Si la subjectivité se caractérise par la consience
intérieure de soi accessible au seul sujet, par opposition
à l'objectivité du monde extérieur, il reste
à comprendre l'articulation de ces deux dimensions. On
imagine que cela nous renvoie à la question du langage.
C'est à partir des analyses du philosophe allemand Martin
Heidegger et de celles du psychanalyste Jacques Lacan que nous
aborderons ce problème. Nous rendrons compte
également de la position de Ludwig Wittgenstein qui a
apporté un éclairage tout à fait original sur
ce qu'est le langage.
(trois séances)
- Ce que parler veut dire
"La force qui agit à travers les mots est-elle dans les
paroles ou dans les porte-paroles" se demande Bourdieu. Comment
celui qui en démocratie ne devrait être qu'un simple
"porte-parole" (qu'il soit homme politique ou journaliste)
acquiert-il un réel pouvoir ?
C'est par l'analyse de l'économie des échanges
linguistiques et des rapports -masqués- entre le langage et
le pouvoir symbolique que nous aborderons cette question cruciale
pour des sociétés démocratiques
saturées par la médiatisation.
(deux séances)
Cours dispensé par Philippe CAUMIÈRES professeur de
philosophie
HISTOIRE DES
CIVILISATIONS
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Premier trimestre
La Civilisation romaine
- Les etrusques. Apports et influences étrusques sur
le monde romain.
(deux séances)
C'est plus particuoièrement au travers de la
littérature latine (complétée par
l'archéologie) que nous aborderons la civilisation
romaine.
- Chronologie romaine
Mythe fondateur Romulus et Rémus. La royauté, la
République, le Haut-Empire, le Bas-Empire.
(une séance)
- La constitution territoriale de l'empire
La guerre comme institution. Tite-Live : La Seconde Guerre
Punique. Rome capitale de l' Occident.
(une séance)
- L' empire romain. Les institutions.
"La vie des douze Césars", Suétone : une vision
partiale et anecdotique des vices et des vertus des empereurs.
(une séance)
- La décadence romaine.
Les "Satires" de Juvénal: un portrait-charge de la
société romaine de son temps qui a grandement
contribué à créer l'image d'un monde romain
cruel, corrompu et débauché.
(une séance)
- La religion romaine.
Panthéon, liturgies, sacrifices. Le partage du temps:
calendriers et fêtes, le partage de l'espace : temples,
sanctuaires et lieux sacrés. "Commentaires du songe de
Scipion". Macrobe.
(une séance)
- L'architecture et urbanisme romains
L'architecture religieuse, publique et domestique. "De
l'architecture",Vitruve.
(une séance)
- L'art romain.
Le vol des statues par Verrès, Cicéron
(une séance)
- Les spectacles
Le théatre . Les comédies de Plaute
(une séance)
Visite : Musée d'Agen, collections antiquités
romaines et documents épigraphiques.
Conférence : La langue latine, avec Monique
Couzinié, professeur de lettres classiques, latiniste.
deuxième trimestre
La Civilisation indienne
- Les civilisations urbaines de l'Indus,
troisième millénaire av.J.C. Mohenjo-Daro,
Harappâ .
(une séance)
- Les invasions aryennes.
(-1800) et la fin de la civilisation de l'Indus. Le
Rig-Veda.
(une séance)
- L'empire Maurya
(-321/-187)..Après l'invasion d'Alexandre le Grand, la
dynastie indigène des Maurya réalise l'unification
politique de presque tout le sous-continent. Le siècle d'or
de l'empereur Açoka.
(une séance)
- Le sanskrit.
Parmi la multitude de langues et d'écritures indiennes
le sanskrit, langue classique a une place particulière. La
grammaire de Pânini, datée du 6e ou 5e siècle
av.J.C est encore en usage aujourd'hui.
(une séance)
- Les religions indiennes :
- Le Gange, le fleuve-déesse. Bénarès,
première ville sainte de l'Inde.
(une séance)
- Védisme, Brahmanisme et Hindouisme.
(une séance)
- Le Jaïnisme. Les Sikhs .
(une séance)
- Le Yoga. Doctrines et pratiques de cette technique de
salut qui par des exercices psychiques et corporels se propose de
libérer l'âme de sa condition charnelle et de lui
permettre de sortir du monde phénoménal pour se
fondre dans l'Unité essentielle.
(une séance)
- L'architecture et l'art indiens.
Mus par des considérations essentiellement religieuses,
expliquant la persistance d'une tradition jusqu'à
l'époque contemporaine, on a pu parler d'un art
"total" où la sculpture tient une place
éminente.
(une séance)
- L'Inde contemporaine.
(une séance)
Troisième trimestre
Les religions premières
- Le paléolithique
A partir de quel moment et de quel état de fait peut-on
parler de croyance et de comportement religieux. Prenant des
exemples dans les plus anciennes traces d'activité
religieuse, le constat de l'existence de deux mondes
étroitement reliés : un monde physique et un monde
dynamique.
(une séance)
- La mort
Les rituels funéraires dont témoignent les
fouilles archéologiques préhistoriques sont les
toutes premières manifestations repérables de
croyances et de pratiques de type religieux . Elles se fondent
autant sur une angoisse de l'au-delà que sur une croyance
en la continuation de la vie . Le culte des ancêtres. (une
séance)
- Déesse-Mère et Terre-Mère
de la préhistoire au néolithique, le corps
féminin, réel ou symbolique, exprime une
sacralisation du mystère de la vie.(une séance)
- La vie. L'origine de la vie. Masculin et
féminin.
La crainte de la disparition de la vie. Les rites de
fertilité. Initiation et rites de passages pubertaires.
(une séance)
- Le monde animal.
Des représentations animales préhistoriques, aux
divinités égyptiennes et jusqu'à l'Inde
l'animal, créature "animée", est
intègré à l'univers religieux. Le site de
Catal Höyük, en Turquie.
(une séance)
- Le monde d'en haut, complément du monde d'en
bas, le monde aérien et céleste comme miroir et
générateur des phénomènes terrestres.
Lune, soleil, foudre, pluie... Le temps. (une séance)
- Le sacrifice. La volonté d'établir un
contact entre les deux mondes, d'agir sur les énergies
sacralisées, exige le passage d'un monde à l'autre,
mais le sacrifice est aussi à considérer comme
renoncement.
(une séance)
- Le chamanisme et le sacerdoce: dans le groupe humain
certains individus (féminins et masculins) sont
considérés comme plus aptes à entrer en
contact avec l'univers dynamique. Les chamans, les
rois-prêtres.
(une séance)
- La naissance des dieux. Passage de la conception d'un
univers dynamique à l'individualisation des forces. La
mythologie. Animisme, polythéisme, monothéisme.
(une séance)
Cours dispensés par Guy POIREAU.
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