LA BATAILLE DE LA MER DE CORAIL

Le Lexington

Au mois de mars 1941, les Britanniques et les Américains concluaient un accord selon lequel les Américains assureraient la défense de la région du Pacifique (incluant l'Australie et la Nouvelle-Zélande) pour permettre à l'Angleterre de récupérer des troupes. Pour respecter cet engagement, lorsque les services de renseignement décryptèrent un ordre japonais d'envoyer 14 transports de Rabaul pour débarquer à Port Moresby (opération Mo-go) avec une escadre légère commandée par l'amiral Goto avec le porte-avion Shoho et une couverture de l'amiral Takagi avec les porte-avions Shokaku et Zuikaku, les Américains, voyant la menace contre l'Australie, envoyèrent 2 groupements de navires organisés autour des porte-avions Yorktown (sous les ordres de Fletcher) et Lexington (sous les ordres de Fitch) intercepter la 4e flotte japonaise. Les deux adversaires furent en vue dans la mer de Corail (d'où le nom de la bataille) du 6 au 8 mai. La Bataille de la mer de Corail reste dans tous les livres d'histoire de guerre navale comme étant une des plus importante bataille moderne du fait qu'elle fut la première bataille où les navires antagonistes ne se virent jamais: les avions en étaient l'arme et l'intermédiaire.

Le 7 mai, les avions américains décollent et aperçoivent la 4e flotte japonaise composée entre autres des porte-avions Shoho, Shokaku et Zuikaku. Les 93 bombardiers-torpilleurs américains sous les ordres de Fletcher attaquent et coulent le Shoho; c'est le premier grand navire japonais coulé depuis le début de la guerre. Le 8, les Japonais attaquent d'abord le porte-avion Yorktown qui est plus petit que le Lexington. Le Yorktown réussi à zigzager entre les torpilles et les bombes sauf une qui perce son pont d'envol mais ne cause aucun problème majeur. De son côté, le Lexington reçoit sa part de détonateurs, mais à cause de sa plus grande taille il est moins manoeuvrable et il se fait attaquer par des avions qui viennent de part les deux côtés avants (tactique de l'enclume : attaque par 11h et 1h simultanée). Après quelques changements de cap, le Lexington reçoit deux torpilles à babord et trois chaufferies sont inondées, faisant gîter le navire. Deux bombes le touchent ensuite alors que les hommes exécutaient un transfert de carburant pour corriger l'inclinaison et ainsi garder, malgré les quatre explosions, une vitesse de 24 noeuds (rapide). Donc, à ce moment là, le Lexington semblait en parfaite condition, mais à 14h45 deux grandes explosions se firent entendre à bord et les incendies déclarés devinrent impossible à maîtriser; le navire prit de la gîte. Les avions en patrouille du Lexington attèrirent donc sur le Yorktown et on ordonna l'abandon du navire (que l'on acheva à la torpille) et des avions embarqués. Pendant l'attaque japonaise, les Américains mettent hors de combat le Shokaku et forcent les Japonais à se replier sur Rabaul en remorquant leur porte-avion.

Explosion à bord du Lexington

 

Tactiquement, seulement en considérant la bataille, le succès revient aux Japonais qui malgré la perte de leur porte-avion Shoho et d'un destroyer, ont coulé le porte-avion américain Lexington, le destroyer Sims et le pétrolier Neosho que les aviateurs avaient pris pour un porte-avion. Les Américains avaient trop dispercé leurs forces et cela leur coûta en coordination. De leur côté les Japonais préféraient n'avoir qu'une ligne de front contre les avions et les sous-marins. Mais d'un autre côté, si on considère les enjeux et la stratégie développée, les Américains venaient de remporter une manche puisque par les dommages qu'ils infligèrent aux Japonais (Shoho par le fond, Shokaku très endommagé et les avions du Zuikaku disséminés) ils forcent ceux-ci à renoncer temporairement au débarquement à Port Moresby puisque les Japonais ont pour plan l'attaque de Midway et des Alouétiennes où les navires et avions sont requis.


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