IWOJIMA

Les Marines

 

Alors que la capitulation de l'Allemagne approche (8 mai 1945), le Japon n'a plus aucun espoir. Tokyo est sous les bombes ainsi que toutes les villes importante de l'île; la marine marchande japonaise a été réduite à néant par les sous-marins américains; la flotte armée japonaise a été éliminée dans les dernières batailles (Mariannes, Leyte); il ne reste plus au Japonais que l'honneur et ils y tiennent, aussi vont-ils résister et infliger le plus de pertes à l'ennemi avant de mourir.

À mi-chemin entre les Mariannes et le Japon se trouve Iwojima: une petite île volcanique du groupe des Volcano très bien défendue de 9km de long par 5 de large. Elle sert aux Japonais de base avancée d'observation et d'interception contre les raids de bombardiers sur le Japon et elle pourrait servir aux Américains de base d'envol pour leurs chasseurs d'escorte et de terrain d'atterissage d'urgence pour les bombardiers endommagés.

Les stratèges américains décident donc d'une attaque massive sur l'île le 19 février 1945 et qui devrait se terminer le 1er mars. L'amiral Spruance sera à la tête des navires avec sous ses ordres: l'amiral Turner chargé du débarquement et ayant 485 navires: 8 cuirassés, 12 porte-avions d'escorte, 19 croiseurs et 44 destroyers et des transports, et l'amiral Mitscher ayant la Task Force 58 pour assurer la protection lointaine; le général Schmidt mènera le 5e Corps amphibie, la 4e et la 5e division de Marines avec la 3e en réserve pour un total de 70 000 Marines. La défense de l'île est assurée par le général Tadamichi Kuribayashi qui a sous ses ordres la 109e division renforcée (21 000 hommes) avec 150 pièces d'artillerie. Mais le général Kuribayashi possède un atout: Iwojima est très grandement fortifiée par des blockhaus, des abris, des postes de commandement, des soutes à munnitions et des hôpitaux; le tout relié par 20km de souterrain. La base aéronavale de Chidori est défendue à elle seule par 150 blockhaus.

Le 16 février, une force de 16 porte-avions, 9 cuirassés, 14 croiseurs et 77 destroyers américains s'avance à moins de 300km de Tokyo et l'aviation attaque divers objectifs industriels. Ensuite la force retourne vers Iwojima et rejoint la Task Force 54 pour débarquer le 5e corps amphibie du major-général Schmidt.

Son- débarquement à Iwojima d'un reporter -Son

L'opération Detachement est lancée: le 19 février à l'aube, 43 transports, 63 LST (landing ship tank) et 31 LSM (landing ship medium) débarquent les 4e et 5e divisions de Marines au sud-ouest de l'île qui est pilonnée depuis 3 jours par les Task Forces 54 et 58 et bombardée depuis 74 jours par l'aviation. Malgré cela, les Marines sont cloués sur les plages volcaniques noires par le feu nourri de l'ennemi. Les navires de soutient doivent s'approcher et détruire les blockhaus par des coups directs. À la fin de la journée, les Marines peuvent enfin avancer, mais sur les 30 000 hommes débarqués, 3000 sont morts. La 3e division gardée en réserve est envoyée au front.

Les Marines progressent vers le sud et le 23 février le 28e régiment (4e division) s'approprie le mont Suribachi qui domine l'île de ses 170m en y dressant le drapeau américain par deux fois (la deuxième étant immortalisée sur pellicule). Pour nettoyer systématiquement l'île du sud au nord, on amène la 3e division qui était gardée en réserve. Les Seabees ont déjà construit des terrains d'aviation pour les P-51 Mustang le 8 mars malgré la présence japonaise dans l'île: particulièrement dans le secteur 382 (centre-est) surnommé the meat grinder, sur la côte 362A (ouest) ou sur la côte 362B (nord). Les Américains utilisent les lance-flammes pour réduire la résistance ou les chars-dozers pour l'enterrer. Le 9 mars, une patrouille du 21e Marines atteint la rive nord de l'île, mais il faut encore 17 jours avant de pouvoir considérer l'île comme sous contrôle. Ce 17e jour: le 26 mars, les Japonais lancent une dernière attaque où 262 japonais sont tués et après laquelle le général Kuribayashi se suicide.

Le drapeau américain flotte

Video- Le drapeau américain est planté à Iwojima -Video

Durant tout le nettoyage, l'aviation japonaise a exécuté des raids sur les troupes américaines, perdant ainsi 500 appareils et la marine japonaise n'est pas intervenue; 21 000 de leur soldats sont morts dont 8000 enterrés dans leurs replis et seulement 214 se sont rendus à l'ennemi. Du côté américain, 6 500 soldats y ont laissé la vie et 18 000 s'en sont sortis avec des blessures. Sur mer, le porte-avions Bismark Sea est coulé par un Kamikaze tandis que le Saratoga est gravement endommagé. Encore une fois les stratèges américains réalisent que les Japonais font honneur à leur patrie et préfère mourir plutôt que de se rendre: faire capituler le Japon sera dur et coûteux en vies humaines.

Cependant, une fois l'île conquise, Iwojima s'avère une excellente position. De mars à août 1945, 2400 superforteresses B-29 y feront des atterrissages d'urgence. En plus, grâce aux moyens de sauvetage qui y sont basés, 402 pilotes tombés en mer pourront être récupérés. Finalement, le plan Workman est mis à exécution: il prévoit l'agrandissement des terrains d'aviation pour y accueillir en tout 4 groupes de chasse de jour (P-51 Mustang) et de nuit (P-61 Black Widow).

Les navires de débarquement se préparent


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