KAMIKAZE

Juste avant l'impact

 

Le mouvement Kamikaze débute vraiment avec la bataille de Leyte, lorsque des pilotes japonais basé à Formose ont reçu l'autorisation de l'amiral Onishi de s'écraser sur les navires américains. Le 24 octobre, le porte-avion d'escorte Saint-Lô est ainsi détruit.

Kamikaze est un mot Japonais voulant dire Vent divin et référant au typhon qui avait détruit la flotte d'invasion mongole au 13e siècle. Fanatisés par l'ancien code des guerriers de Bushido, plusieurs soldats sont prêt à se sacrifier pour garder leur honneur: ne pas capituler devant l'ennemi. Les Japonais n'ayant plus de pilotes expérimentés et n'ayant pas le temps de les former, ces derniers sont inefficaces en combat aérien et on voit donc dans les attaques Kamikazes un moyen efficace d'arrêter l'avance ennemie. De plus, ce type d'attaque double le rayon d'action des appareils puisque les pilotes n'ont pas à se soucier d'avoir du carburant pour le retour.

La 6e armée aérienne et la 5e flotte aérienne sont donc créé pour défendre, par attaques Kamikaze, l'archipel Ryu Kyu (où se trouve Okinawa) à partir de Shikoku et de Kyushu. Lorsqu'Okinawa se retrouve sous l'assault américain, 10 attaques majeures, ayant pour nom Kibusui (chrysanthèmes flottants), sont lancées avec 1465 avions-suicides. Au total, il y aura 1900 attaques-suicides lancées contre les navires d'Okinawa., sans compter la dernière sortie du Yamato. À Formose, 250 attaques sont également lancées contre les navires autour de Leyte.

Pour protéger leurs flottes, les Américains ont recours aux picket-ships, des navires placés en avant-garde, à 100km de la flotte pour prévenir de l'arrivée des Kamikazes. Ces navires sont des destroyers équipés de puissants radars et de systèmes de guidage des avions qui leur permettent de bien diriger les groupes de chasseurs d'interception. Mais les pilotes Kamikazes sont trop anxieux de remplir leur mission et ils se jetent sur le premiers navires qu'ils voient: les picket-ship. Ils en couleront ainsi 11.

C'est en 1944, avec le risque de débarquement américain aux Philippines, que le chef des forces aériennes -l'amiral Onishi- reçu l'autorisation de créer le corps d'assault spécial: les Kamikazes. Quatre groupes sont créés à Cebu (Philippines) à partir des pilotes volontaires pour faire le Jibaku: l'écrasement volontaire sur un navire ennemi qui déjà avait fait son chemin dans l'esprit des pilotes comme étant le seul moyen d'arrêter l'avance américaine. Une grosse bombe ventrale associée à la vitesse du Zéro et au carburant de l'avion sert d'arme.

Le 21 octobre 1944, la première opération Kamikaze est planifiée, mais au moment où les 3 avions Kamikazes et les 5 appareils d'escorte s'apprêtent à prendre l'air, un raid de Hellcat les surprend au sol et bombarde l'aérodrome. Après la passe il ne reste qu'un avion Kamikaze et deux chasseurs d'escorte, mais l'opération continue et l'enseigne de vaisseau Kuno s'approprie le privilège de l'appareil spécial restant. Les trois appareils se dirigent vers l'ennemi et se retrouvent finalement au golfe de Leyte où les navires américains pullulent. Kuno choisi un des immenses transports de troupes et s'aligne malgré la DCA. Finalement, le premier Kamikaze officiel s'abat dans la mer à 2m de sa cible, criblé de balles et incapable de contrôler l'appareil en flamme.

La deuxième attaque Kamikaze est coordinée avec l'attaque de la flotte japonaise sur le débarquement américain dans le golfe de Leyte: 3 groupes (Yamazakura, Shikishima et Asahi) sont lancés. Le 25 octobre, alors que l'amiral Kurita s'approche des transports et que Nishimura essaie d'échapper à l'aviation américaine, les 4 porte-avions d'escorte qui couvre le débarquement se font attaquer par 4 Kamikaze (groupe Asahi), un par porte-avion. Le premier Zéro s'écrase sur l'ascenseur du Santee après avoir mitraillé sur toute la longueur, faisant ainsi une brèche de 8m sur 5 dans le pont. Dans le hangar, les avions sautent, et le feu se répand vers les stocks de bombes de 453kg que les hommes sont obligés de jeter à la mer. L'équipage réussi à maîtriser les incendies au prix de 16 morts et 27 blessés. Le deuxième Kamikaze prend pour cible le Sangamon, mais il passe au-dessus du Suwanee qui le crible de balles et l'avion s'écrase en mer. Un troisième Kamikaze se dirige vers le Petrof Bay, mais la DCA fait exploser sa bombe en plein vol, désintégrant par la même occasion le Zéro. Le calme revient, tout semble fini lorsqu'une explosion secoue le Santee sur son flanc droit: le sous-marin I-56 a profité du chaos pour s'approcher et tirer une torpille sur le porte-avion qui réussi à compartimenter l'eau qui s'engouffre par la nouvelle brèche et ainsi il évite de chavirer. C'est à ce moment que le 4e Kamikaze qui attendait le moment favorable pour attaquer plonge sur le Suwanee. Malgré les chasseurs américains qui montent à sa rencontre et la DCA, le Zéro, qui dégage une épaisse fumée noire, réussi à garder le cap et s'écrase sur le pont d'envol en ouvrant une brèche de 3m sur 4, puis continue sa course dans les hangars où la bombe explose en ouvrant une autre brèche de 7m. Le Suwanee réussit tout de même à maîtriser l'incendie et même si l'ascenseur est démoli, on ne déplore que 3 morts et 7 blessés.

Pendant ce temps, un deuxième groupe (Shikishima) composé de 5 Kamikazes et de 5 chasseurs d'escorte découvre un autre goupement de 4 porte-avions d'escorte. Trois Kamikazes se laissent tomber sur le Kitkun Bay. Le premier Zéro passe au dessus de l'îlot en l'accrochant de l'aile, ce qui lui fait perdre sa bombe, s'écrase inoffensivement sur le pont puis glisse dans un crissement de feraille jusqu'au bout où il tombe à la mer. La bombe, elle, est tombée sur le pont où elle déclenche un incendie. Les deux autres Kamikazes se font abattre en plein ciel par le Fanshow Bay. Les deux derniers Kamikazes se sont dirigés sur le White Plains. Malgré sa verrière pulvérisée, ses ailerons découpées et ses ailes cassées, l'un des deux Kamikazes garde le cap et il explose finalement à 10m au-dessus du pont. Une fois de plus, le dernier Kamikaze s'est caché dans les nuages et les Américains ignorants cela reprennent leur routine. Alors qu'un groupe de chasseurs Wildcats est en train d'apponter, le lieutenant de vaisseau Séki, pilotant le dernier Zéro, se place pour apponter et fonce à 45 degrés sur le Saint-Lô où il s'écrase en plein centre en créant une brèche dans le pont et un incendie dans le hangar. Cet incendie se répand au carburant et aux torpilles entreposées, faisant tout sauter: l'ascenseur retombe à la mer avec des avions et des corps pendant que le Saint-Lô s'ouvre en deux et coule. On compte 114 morts et environ 400 blessés.

Le 3e groupe (Yamazakura) de Kamikaze: 5 chasseurs et 5 Kamikazes, fonce sur ce même groupe de porte-avions. Pendant que les 5 chasseurs Zéro sont descendus par les Wildcats américains, les Kamikazes arrivent en vue des trois porte-avions d'escorte restant. Le premier Kamikaze se fait couper les ailes et passe au dessus du pont du Kitkun Bay pour s'écraser en mer. Un autre Kamikaze réussi à s'écraser sur le pont du Kalinin Bay, mais ne réussi pas à crever le pont. Les 3 autres Kamikazes s'enlignent sur le Kalinin Bay et alors que deux sont descendus, le troisième réussit à s'écraser sur le pont en démolissant la cheminée au passage. Le Kalinin Bay doit quitter la formation.

Le 26 octobre, les 4 groupes Kamikazes de Cebu sont reformés avec les nouveaux appareils arrivés du Japon. Les Américains en sont à poursuivre les survivants japonais de la Bataille de Leyte. Le groupe de porte-avions d'escorte attaqué par le groupe Kamikaze Asahi la veille, est repéré au large du détroit de Surigao et les Japonais y envoient deux Kamikazes et un escorteur. À cent miles de leur objectif, les trois Zéros se font descendre par la chasse américaine. Un deuxième groupe de 3 Kamikazes et de 3 chasseurs est donc envoyé. Les 3 chasseurs se sacrifient pour faire passer les Kamikazes. Le premier plonge sur le Sangamon tandis que son ailier fonce sur le Petrof Bay. C'est alors que 5 Wildcats surgissent des nuages et rattrappent les Kamikazes dans leur descente pour les éliminer. Cependant, le troisième Kamikaze a échappé à toute attention et il s'écrase à 800km/h sur l'ascenseur, contenant un avion, du Suwanee. Le carburant en feu de l'impact se répand vers l'avant où il enflamme des Avengers A.S.M. et dans le hangar où il continue à brûler jusqu'à ce que les extincteurs et les groupes de secours en viennent à bout. Le Suwanee est hors de combat avec 143 morts et 92 blessés, sans compter que le sous-marin japonais I-45 a profité de la confusion pour torpiller le destroyer Eversale.

Le 30 octobre, 6 Kamikazes couvert par 4 chasseurs s'aventurent au large pour attaquer la Task Force 38 de Mitscher. L'attaque est une surprise puisque les Américains croyaient avoir affaire à leurs avions, et donc avant qu'ils puissent réagir, 2 Kamikazes s'écrasent sur le Franklin tandis qu'un troisième tombe à quelques mètres du Belleau Wood. Un autre Kamikaze manque le Franklin et son ailier s'écrase sur le San Jacinto tandis que le dernier Kamikaze tombe sur un cuirassé.

Le 25 novembre, 20 Kamikazes et 20 chasseurs décollent de Manille pour aller attaquer la Task Force 38 de Halsey forte de 16 porte-avions et de 300 chasseurs. Les Hellcats sont envoyés en interception et pendant que les chasseurs japonais se sacrifient, les Kamikazes passent et arrive en vue de la flotte. 5 d'entre eux explosent en plein ciel, frappés par la DCA. Deux porte-avions légers (Cabot et Independence) sont mis hors de combats avec trois de leurs grands frères (Hancock, Essex et Intrepid). Le lendemain, une autre attaque est tentée, mais la chasse américaine est sur le qui vive et elle intercepte tous les Kamikazes, laissant de côté les Zéros non équipés d'une bombe ventrale. À la fin de la journée du 26 novembre, 25 Kamikazes sont envoyés au golfe de Leyte où ils percutent et coulent 10 transports de troupes. Le matin du 27 novembre, 30 Kamikazes couvert par 30 chasseurs s'attaquent à la 7e flotte qui couvre les débarquements. Les chasseurs américains n'ont pas le temps de décoller et le croiseur Saint-Louis est mis hors de combat par une percussion à l'avant. Le croiseur Montpelier reçoit coup sur coup trois Kamikazes, mais il reste à flot. Un quatrième Kamikaze l'attaque par l'arrière et est découpé par une batterie de 20 avant d'atteindre le pont. Pendant ce temps, un 5e Kamikaze en profite pour attaquer le pauvre croiseur et il s'écrase sur une tourelle de 127 presqu'en même temps qu'un 6e Kamikaze s'écrase sur une des mitrailleuses. Deux derniers Kamikazes tentent d'achever le Montpelier, mais ratent leur cible. Le croiseur Vincennes et le cuirassé Colorado sont aussi touchés. Ces dernières attaques montrent que à part les porte-avions bourrés de stocks explosifs, les bâtiments de guerre sont pratiquement invulnérables aux attaques Kamikazes. Ni l'impact d'un avion de 3 tonnes à 800km/h, ni la bombe ventrale de 250kg, ni le carburant qui s'enflamme ne parviennent à couler les grands bâtiments de guerre. Mais il reste que ces derniers sont mis hors de combat provisoirement et les Kamikazes sèment la terreur chez les équipages.

Le 28 novembre, les groupes Kamikazes sont reconstitués et les opérations reprennent dans le golfe de Leyte où une dizaine de navires sont éliminés. Le 29 novembre, le cuirassé Maryland évite de justesse 3 Kamikazes. Le croiseur Portland dévie d'un coup de DCA un Kamikaze, mais ce dernier s'écrase sur le navire voisin: le destroyer Aulick qui coule. Un autre Kamikaze mitraille le pont du Maryland, exécute une chandelle puis s'écrase sur une tourelle de 406, la faisant sortir de ses rails malgré son poids de 1000 tonnes. Le destroyer Saufley est aussi mis hors de combat lors de cette attaque. Le 3 décembre, le grand destroyer Cooper est coupé en deux par un Kamikaze et coule. Un navire-hôpital est aussi manqué de peu par un autre. Deux destroyers, le Mahan et le Ward sont coulés par percussion le 7 décembre 1944. Le 11, le destroyer Reid coule, percuté par trois Kamikazes tandis que le Cadwell est mis hors de combat. Le 14 avant l'aube, un groupe de 17 Zéros et 9 bombardiers Kamikazes (couvert par 38 chasseurs) essaient d'attaquer la Task Force 38, mais ils sont intercepté et un seul bombardier arrivera en vue de la flotte, s'écrasant sur le croiseur Nashville, faisant 190 blessés et 133 morts. Le 15 décembre, alors que le débarquement sur Mindoro est en cours, les Kamikazes attaquent et coulent 3 liberty ships et 5 L.S.T.

Le 18 décembre 1944, les dieux japonais répondent enfin aux sacrifices et envoient le Kami Kazé: le vent divin, sous forme d'un typhon qui passe sur la 3e flotte de Halsey et balai les avions des porte-avions tout en mettant le chaos dans les hangars. Ainsi, 8 porte-avions et un croiseur sont mis hors de combat et 3 destroyers ont coulé. 800 personnes sont blessés ou mortes tandis que 186 avions sont perdus. La flotte se retire. À une réunion peu après, les Américains décident qu'ils se doivent d'améliorer l'efficacité de leurs DCA, de doubler la chasse sur chaque porte-avion au détriment des bombardiers (autant de bombardiers que de chasseurs) et d'attaquer plus souvent les aérodromes japonais. Cette dernière tactique permet de détruire 200 appareils japonais avant qu'ils ne décollent et oblige l'amiral Onishi à presser ses opérations Kamikazes. Le 30 décembre, 8 Kamikazes attaquent un convoi et percutent tous, embrasant un pétrolier et faisant exploser un transport de munitions.

Le 3 janvier, un pétrolier est frappé. Le 4, alors que l'amiral Oldendorf passe près de l'île de Panay, il repère un décollage d'avions japonais venant de l'île. C'est une formation de bombardier bimoteur qui piquent aussitôt sur la flotte. L'un des Kamikaze s'abat sur le pont du porte-avions Ommaney Bay et explose dans le hangar où le munnitions sautent en perçant la coque. Le porte-avions est évacué et des destroyers l'achèvent à la torpille. Le 5 janvier 1945, une grande flotte américaine est repérée et plusieurs opérations Kamikazes sont lancées. Quinze Kamikazes à bord de Zéro et escortés par deux chasseurs s'envolent vers l'objectif et rencontre une vingtaine de Wildcats qui se font détourner des Kamikazes par les 2 chasseurs. Les Kamikazes se retrouvent donc en vue de la flotte et ils attaquent: deux Zéros sont abattus en plein ciel tandis qu'un autre s'abat sur l'ascenseur du porte-avion Manila Bay, que le croiseur Australia et Louisville sont mis hors de combat. Un destroyer et un L.C.I. sont aussi touchés.

Le 6 janvier, les derniers Kamikazes des Philippines sont lancés. Alors que les cuirassés de la 7e flotte sont en train de pilonner dans le golfe de Lingayen, les Kamikazes arrivent. Un premier s'enligne sur un croiseur mais la DCA crève sont aile et l'avion se met à zigzaguer en feu, mais le pilote réussit à reprendre le contrôle et il s'écrase sur le New Mexico en percutant la passerelle de plein fouet. Trois destroyers dont le Walke sont touchés ainsi qu'un dragueur de mines qui coule. Les vagues de Kamikazes se succèdent tout au long de l'après-midi et le cuirassé California est touché, puis le croiseur Colombia et à nouveau le croiseur Australia. À 17h30 arrive la dernière attaque au cours de laquelle le croiseur Louisville est percuté par l'avant avec trois transports. MacArthur lui-même a eu chaud lorsque le croiseur Boise, à bord duquel il était, est attaqué par un Kamikaze qui manque son objectif de peu le 8 janvier. Le porte-avions Kadashan Bay est mis hors de combat le même jour par un Kamikaze tandis que quelques dragueurs de mines explosent. Le croiseur Australia encaisse ses 3e et 4e Kamikazes, mais reste opérationnel, mais le porte-avions d'escorte Kitkun Bay est obligé de se retirer après un Jibaku. Plus tard, le croiseur Colombia est touché pour une 2e fois par un Kamikaze tout en abattant le 3e qui le prenait pour cible. Le porte-avions Salamaua est aussi mis hors de combat avec plusieurs bâtiments de la Task Force 38 dont les porte-avions Langley et Ticonderoga (167 morts et 201 avions détruits). Dans l'après-midi, deux autres Jibakus sont réussis sur le cuirassé Mississippi et le croiseur Australia (5e Kamikaze encaissé). La bataille Kamikaze des Philippines se termine ainsi: 500 avions Kamikazes dont 130 ont réussi leur Jibaku, coulant ainsi 2 porte-avions, 4 destroyers et 7 transports sans compter que 6 cuirassés, 23 porte-avions, 12 croiseurs et 31 destroyers ont été mis hors de combat temporairement.

Ceux qui vont mourir... posent

 

Les Américains se lancent ensuite à l'assault d'Iwojima. Mais l'amiral Mitscher veut libérer les Philippines de toute attaque Kamikaze et pour cela il se doit de détruire les aérodromes de Formose où les aviateurs rescapés des Philippines se sont réfugiés. Il lance donc le 21 janvier toute sa force aérienne dans l'opération, ne gardant que quelques chasseurs. Sur Formose, l'amiral Onishi forme 3 sections de 2 avions Suiséi et de 2 Zéro Kamikaze couvert par 2 chasseurs. Une des trois sections se fait intercepter par les avions attaquants américains, mais les Kamikazes de la section réussissent à s'échapper. Les Japonais arrivent en vue de la flotte: 16 porte-avions, 8 cuirassés et une centaine de destroyers sans couverture aérienne! Quatre des douzes Kamikazes réussissent leur Jibaku et endommagent ainsi le porte-avions Ticonderoga deux fois, le porte-avions léger Langley et le destroyer Maddox. La première opération Kamikaze à Iwojima a lieu le 21 février: 20 Kamikazes couvert par 12 chasseurs se dirigent vers l'île et vers la Task Force 58 de Mitscher. Le porte-avions Saratoga est d'abord frappé par 2 Kamikazes, un sur le pont et l'autre sur le flanc, mais le porte-avions résiste. Deux autres Kamikazes percutent le porte-avions Bismark Sea, lui faisant exploser ses réserves de bombes. L'arrière du porte-avions explosera 2 heure plus tard, amenant par le fond 350 marins avec son épave. Le porte-avions Lunga Point est aussi attaqué, mais le Kamikaze rate le pont et glisse le long de la coque et explose en touchant l'eau en enfonçant, sans la percer, la coque. Un troisième Kamikaze s'abat sur le Saratoga en flamme et porte le compte des morts à 300 et assurant l'élimination du porte-avions pour 3 mois. L'escorte des Kamikazes plonge aussi pour faire leur Jibaku même si elle n'a pas de bombe, mais elle ne cause pas de dommage important. En voyant ces sacrifices, les femmes et les enfants du Japon se pratiquent à se défendre avec des bâtons de bambou pour défendre leur île.

Après Iwojima, la Task Force 58 se retire sur Ulithi, aux Mariannes; deuxième plus grande base navale après Pearl Harbor. Les Japonais l'apprennent et il préparent l'opération Tan: 25 bombardiers bimoteurs Ginga sont chargés d'une bombe de 800kg et sont pour percuter les navires de la Task Force 58: 8 porte-avions et 7 porte-avions d'escorte. Le 10 mars 1945, le raid doit parcourir 2600km à basse vitesse pour économiser le carburant, et à moitié chemin 11 bombardiers sont déjà éliminés par défaillance mécanique. Après, le groupe tombe sur un orage et deux autres appareils sont éliminés. Les Japonais arrivent enfin en vue d'une île, mais c'est Yap car le vent les a déporté et ils doivent donc virer de 90 degré à gauche pour atteindre Ulithi. Le front est tellement loin qu'il n'y a aucun blackout sur l'île et les Kamikazes voient très bien les navires au mouillage vers 19h00. Le leader pique sur le porte-avions Randolph et percute, mais sans essence et ayant raté l'ascenseur, il ne fait pas grands dommages et aucun incendie ne se déclare. Les Américains ne sachant ce qui ce passe éteignent leurs lumières. Les autres Kamikazes désemparés dans le noir total et sans essence s'écrasent à la mer au large. Les Américains croient à une explosion accidentelle jusqu'au petit jour lorsqu'ils verront les débris de l'avion sur le pont.

Le 18 mars, la Task Force 58 se rapproche des côtes pour exécuter un raid sur les aérodromes de Kyushu. Les Japonais contre-attaque avec 50 Zéro et bombardier Suiséi Kamikazes couvert par 30 chasseurs qui réussissent à percuter deux grands porte-avions: l'Enterprise et le Franklin. Le lendemain, une autre contre-attaque Japonaise percuta 3 porte-avions: l'Essex, le Wasp et à nouveau le Franklin qui est percuté 3 fois en tout et il est obligé de se retirer aux États-Unis avec quelques 700 morts.

La prochaine étape américaine est Okinawa. Le 31 mars un Kamikaze réussit à percuter le croiseur Indianapolis, le navire amiral, le mettant hors de combat pour le restant de la guerre. Le lendemain, le cuirassé West Virginia est endommagé en même temps que le porte-avions britannique Indefatigable reçoit sans dommage son premier Kamikaze. Un transport et un L.S.T. sont aussi percutés. Au début d'avril, le Yamato exécute sa dernière sortie, appuyé par un raid Kamikaze. Le 12 avril, 160 Kamikazes, 10 Oka et 30 bombardiers font un raid sur les forces navales américaines à Okinawa couvert par 150 chasseurs. Les porte-avions Essex et Enterprise, les cuirassés Missouri, New Mexico, Tennessee et Idaho, le croiseur Oakland, 13 destroyers, 3 dragueurs et un navire de débarquement sont percutés, mais seulement le destroyer Abele est coulé, coupé en deux par une bombe Oka. En tout 27 avions ont exécuté leur Jibaku. Les jours suivants, de petits raid Kamikaze partent aléatoirement touchant un cuirassé et 5 destroyers. Les Américains sont à bout et ils envoient un autre raid massif le 15 avril pour détruire les avions au sol, mais seulement 55 appareils japonais sont détruits. La réplique ne se fait pas attendre: 155 Kamikazes et 36 chasseurs sont lancés le 16: un cuirassé et 7 destroyer sont touchés, le porte-avions Intrepid encaisse 3 Kamikazes et en réchappe de justesse, le destroyer Pringle est coulé ainsi qu'un dragueur. Le destroyer Harding est attaqué par 22 Kamikazes dont 6 s'écrasent sur son pont, mais il ne coule pas. Le 19 avril, 2 victory-ships transportant 30 000 tonnes de munnitions sont volatilisés dans leur explosion. Le 22 avril, 79 avions réussissent à mettre hors de combat 6 navires. Dans la nuit du 27 au 28, c'est 117 Kamikazes qui percutent 7 destroyers dont un coule. Par la suite le destroyer Haggard coule, puis le navire-hôpital Comfort est percuté de plein fouet malgré ses croix rouges. Les Américains commencent à désespérer: le rapport chasseur/bombardier à bord des porte-avions est inversé: de 1 pour 3 en 1941, il est rendu à 3 pour 1. On oblige l'Air Force à s'impliquer avec ses B-29 dans la lutte contre les Kamikazes au détriment des raids stratégiques. Les 3 et 4 mai, 120 chasseurs couvrant 156 Kamikazes attaquent les navires autour d'Okinawa: 24 impacts sont réussi. Ainsi 3 porte-avions, le croiseur Birmingham, douze destroyers et 8 navires amphibies sont touchés. Les destroyers Little et Morrison sont frappés par 4 Kamikazes chaque et coulent tandis que le destroyer Luce en encaisse 2 avant de sombrer avec le mouilleur de mines Aaron Ward qui a reçu 6 appareils. Peu après c'est le porte-avions Sangamon qui doit se retirer après un violent impact. Le cuirassé New Mexico et 7 porte-avions sont aussi touchés. Le 11 mai, deux Kamikazes percutent le porte-avions Bunker Hill qui porte la marque de l'amiral Mitscher et y cause 373 morts et le retrait définitif du navire. Mitscher transfert son poste de commandement sur l'Enterprise. Le 14 mai, 20 chasseurs Zéro sont éliminés dans le ciel, mais à 6h50 les radars repèrent un appareil en solo qui s'approche. Le Kamikaze fonce sur l'Enterprise puis retourne se cacher dans les nuages. Il revient 2 minutes plus tard et déstabilise les tirs de DCA tout en s'alignant sur sa cible... il est touché et prend feu mais ne dévie pas d'un pouce. Il s'écrase à l'avant et sa bombe perce deux niveau avant d'exploser dans le stock de papier hygiénique, soulevant le pont sur quarante mètre et projetant l'ascenseur à cent mètre avant qu'elle ne retombe à la mer. L'Enterprise ne participera plus à la guerre.

Les porte-avions britanniques Victorious et Formidable encaisse aussi leur lot de Kamikazes, mais ils possèdent un pont plus blindé qui réduit les dégats. Le 24 mai, des bombardiers japonais s'écrasent sur les aérodromes américains d'Okinawa pour permettre aux hommes à leur bord de détruire les appareils américains. Le mois de juin voit les assaults continuer, mais en faiblissant: 200 Kamikazes s'envolent pour leur Jibaku, qu'une vingtaine réussissent, touchant le cuirassé Mississippi, le croiseur Louisville, le porte-avions Natoma Bay et quatorze petits navires. Une bombe Oka réussi sont impact sur le destroyer Twiggs qui coule. Le 5 juin, un deuxième Vent Divin vient au secours des Japonais et met hors de combat 3 cuirassés, 4 porte-avions, 3 croiseurs et 13 destroyers.

Le 15 août 1945, alors que la capitulation est officielle, 19 avions effectuèrent le Jibaku, mais un seul le réussi: il s'écrasa sur un transport d'hydravions. L'amiral Onishi se fit Ara Kiri et refusa de se faire trancher la tête, ce qui étira sa mort sur 12 heures.

Le plan Ketsu est la défense du Japon même, et il mobilise la 6e armée aérienne, la 5e qui se trouvait en Mandchourie et la 1ère pour apporter 1500 appareils et 3000 autres venant de la 5e et de la 3e flotte aérienne. Les Japonais développent aussi d'autre moyens-suicide pour défendre leur île:

- Des bombes humaines (Oka). Leur nom officiel est Jinraï (Tonnerre de Dieu), mais les pilotes les appellent Oka (fleurs de cerisier). Le premier prototype: MXY-8 comporte plusieurs problèmes et le premier groupe ne sera formé qu'en mars 1945. Engin de 6m de long avec deux ailes de 5m d'envergure et sans train d'atterrisage, les Jinraï sont fait de contre-plaqué sur un squelette métallique, pèse environ 2140kg chargé d'une ogive de 1200kg dont l'effet, combiné à la vitesse, est supposé être celui d'un obus de 356. La voilure réduite ne permet que des vols à grande vitesse qui partent d'un bombardier Mitsubishi G4 spécial. L'Oka est largué à environ 7000m d'altitude pour pouvoir atteindre son objectif à 30km de là avec une vitesse de 1000km/h (la grande vitesse est pour éviter tout tir ennemi car il n'y a aucun blindage). La propulsion est faite de 5 fusées à poudre type 4-1 modèle 20 (Allemand) qui donne une poussée de 800kg durant 9 secondes. Le poste de pilotage très étroit est tout contre l'arrière.

La première attaque par Oka est un désastre: 16 bombardiers couvert par 55 chasseurs s'envolent vers la Task Force 58. Avant même la rencontre de l'ennemi, 25 Zéros sont éliminés par les défaillances. Puis une centaine de Hellcats viennent éliminer les autres appareils, même les bombardiers qui ont pourtant largué leur lourde charge d'Oka. La deuxième attaque comprend 8 Oka, mais une seule réussit à percuter sur un transport de troupes. Par après il ne font que quelques succès isolé à Okinawa: mouilleur de mines Shea, destroyer Abele et le destroyer Twiggs. Les bombardiers porteurs sont trop lent et le rayon d'action de l'Oka trop court.

- Des torpilles humaines (Kaiten). 120 ont été préparé. Les torpilles humaines sont transportées par sous-marins vers leur objectif puis relâchées. De là le pilote a le contrôle pour bien diriger la torpille sur son objectif. 2 pétroliers sont coulés de cette façon et 4 bâtiments sont endommagés.

- Des sous-marins suicides. 400 sont fabriqués. Deux versions sont essayées: les Koryu à 5 hommes et les Kairyu à 2 hommes.

- Des vedettes rapides suicides (Shinyo). 2000 vedettes sont mises à l'eau. 9 Landings Carriers sont coulés par ce moyen et 15 autres petits bâtiments sont endommagés.

Les Américains ont souffert surtout de ces attaques-suicides moralement: ces attaques inspirent la terreur en montrant le fanatisme japonais Mais il n'empêche qu'elles ont occasionné 3000 morts et 6000 blessés. 317 navires ont été touchés par des Kamikazes et 40 ont coulé. 4615 Japonais se sont sacrifiés par ses types de suicide pour leur patrie. Cependant ces attaques montrent surtout aux Américains que les Japonais sont prêt à vraiment tout pour se défendre et, avec les combats à morts vécu à Iwojima, Okinawa et dans les Philippines, ils réalisent que l'exécution des opérations Olympic (débarquement à Kyushu en novembre 1945) et Coronet (débarquement à Honshu en mars 1946) sera vraiment sanglante.

Kamikaze en flamme


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