MARIANNES

Le Tir aux pigeons des Mariannes

 

À peu près au même moment où est effectué le débarquement de Normandie, les États-Unis attaquent les Mariannes. Les stratèges japonais pensaient que la prochaine étape de Nimitz serait la conquête des Carolines et spécialement Truk, mais Nimitz poursuit sur son axe et va directement aux Mariannes, laissant les Carolines (Truk et Ponape) entre lui et Halsey et laissant la grande base de Truk à ses forces d'harcèlement.

Le 17 février 1944, l'amiral Spruance arrive dans les parages de Truk pour harceler l'île avec 9 porte-avions, 6 cuirassés, 10 croiseurs et 28 destroyers. Mitscher envoit son aviation qui effectue 1250 sorties d'harcèlement et coule le croiseur Agano, 3 destroyers, 7 navires auxiliaires, 6 pétroliers, 17 transports marchands tout en détruisant 250 avions japonais. Pendant ce temps, les cuirassés et les croiseurs américains avec Spruance contournent l'île et surprennent le croiseur Katori et le destroyer Maikaze qui sont coulés. Cette opération: Hailstone, n'occasionne aux Américains que la perte de 35 avions et d'une avarie sur le porte-avions Intrepid du à une torpille japonaise.

L

 

La Task Force 58 pousse plus loin sont harcèlement et exécute des raids sur les bases japonaises de Palaos et Yap (où la flotte combinée s'est réfugiée). La flotte combinée est donc obligée de se retirer à Tawi-Tawi non loin de Bornéo. Lors de la retraite de l'amiral Koga (à la tête de la flotte combinée) en avion, ce dernier se perd en mer et il est remplacé par l'amiral Soemu Toyoda. Après ces raids, la Task Force 58 retourne à Truk où elle exécute un nouveau raid : 26 avions américains sont abattus durant le raid mais le sous-marin Tang s'avance jusque dans le lagon pour récupérer 22 pilotes.

L'opération Forager, conquête des Mariannes, est donc mise en place et débute trois mois après l'opération Flintlock qui a permis la conquête des Marshall. 535 navires et 127 570 Marines: la Task Force 58 (dont le nombre de porte-avions est passé de 12 à 15 depuis les Marshall), la Task Force 51 qui s'occupe du débarquement des 2e, 3e et 4e divisions de Marines et de la 1ère brigade de Marines (avec la 27e division en réserve). 890 appareils américains vont affronter les 430 avions japonais.

Le 15 juin 1944, après que les homme-grenouilles aient déblayé les plages, le général Holland Smith conduit les 2e et 4e divisions de Marines ainsi que la 27e division US sur les plages de Saïpan. Les 20 000 soldats débarqués n'avaient que fait la moitié de la distance vers leurs objectifs à la fin de la journée. Il faudra attendre le début de juillet pour pouvoir dire que la défense de l'île, assumée par le général Saito et sa 31e armée japonaise, est réduite au silence. Sur les 70 000 Américains débarqués, 14 000 sont tués ou blessés.

En apprenant ce débarquement si près du Japon, l'amiral japonais Toyoda, qui remplace l'amiral Koga à la tête du commandement de la flotte combinée, met en route le plan A-go qui consiste à ramener la flotte combinée pour une attaque massive.

La flotte combinée sort donc de Tawi-Tawi à Bornéo où elle s'était réfugiée après les attaques aériennes sur Truk et remonte vers Saïpan par la mer des Philippines à la rencontre de l'amiral Spruance qui commande la 58e Task Force. Deux sous-marins américains repérèrent l'amiral Ozawa et en préviennent Spruance qui en apprenant cela arrêta l'attaque le 16 juin contre Guam, mit à l'abris ses navires de débarquement et rappela ses navires en train de pilonner les îles de Bonin et de Volcano. Puis il se fait remplacer par les cuirassés et porte-avions de Turner dans le bombardement de Saipan tandis qu'il part à l'encontre d'Ozawa en formant un groupe de bataille constitué de ses 7 cuirassés rapides, de 4 croiseurs et 12 destroyers. Le 19 juin au matin, les deux groupes : l'avant-garde composée de 3 porte-avions et le groupe principal à 189km derrière avec 6 porte-avions, le tout sous les ordres de l'amiral Ozawa (remplaçant de Nagumo qui s'est fait limogé après Midway). Ce dernier fait décoller ses 373 appareils en 4 raids pour détruire la Task Force. Mais Spruance a plus de pilotes plus expérimentés, ses avions surpassent ceux des Japonais et finalement il possède une excellente DCA avec en plus le radar; et donc l'attaque japonaise se transforme en un désastre: 330 avions japonais sont abattus (contre 30 pour les Américains) et cette bataille prend le nom de: Le Tir aux Pigeons des Mariannes. Pour compléter le tout, les porte-avions japonais Taiho est frappé d'une torpille qui fait se répandre l'essence et un court-circuit fait tout sauter; la torpille provenant du sous-marin Albacore (commandé par le capitaine de frégate Blanchard). Puis le Shokaku coule vers 15h, touché par 3 torpilles provenant du sous-marin américain Cavalla commandé par le capitaine de corvette Kossler. Du côté américain, le porte-avions Bunker Hill et le cuirassé South Dakota sont les seuls à subir de faibles dommages.

Ozawa, à bord du croiseur lourd Haguro, trouve donc sage de se retirer vers l'ouest pour reprendre les combats le lendemain, mais malgré l'heure avancée l'amiral Mitscher lance ses avions (85 chasseurs, 77 bombardiers en piqué et 54 bombardiers-torpilleurs) contre les navires japonais qui sont à 400km de là. Alors que le soleil se couche, les avions arrivent en vue de la flotte et ils réussissent à couler le porte-avion Hiyo et à avarier sérieusement les porte-avions Chiyoda, Ryujo et Zuikaku ainsi qu'un cuirassé et un croiseur, sans compter 40 appareils japonais de moins (contre 20 pour les Américains). Mais pour cette victoire, les avions américains sont obligés de revenir au porte-avion de nuit (20h) et 80 d'entre eux se perdent ou tombent à court de carburant, malgré le fait que Mitscher est allumé tout les feux en risquant une attaque sous-marine; faisant 209 pilotes disparus dont 160 seront retrouvés à la clarté du jour. Les Japonais se retrouve avec seulement 6 porte-avions restant.

Dès le 18 juin, les troupes américaines à Saipan virent pour monter vers le nord de l'île, achevant ainsi les 31 000 défendants le 7 juillet. Dans cette dernière nuit les derniers survivants lancent un assault à la baïonnette pendant que les civils se jetent du haut des falaises, préférant la mort à la soumission. 921 Japonais se rendent et 3426 Américains meurent.

Après Saïpan, les Américains attaquent Tînîan au sud et le général Schmidt, avec les 2e et 4e divisions de Marines, débarque le 24 juillet 1944 au nord-ouest de l'île et se bat contre les 8000 soldats japonais, dont 252 seulement se rendront, pour prendre le contrôle de l'île en 6 jours (prix: 386 morts et 1816 blessés).

Ensuite la conquête se porte vers Guam. Guam, ancienne île américaine, avait été attaquée le 10 décembre 1941. L'opération incombe au général Geiger avec le 3e corps amphibie, la 3e division de Marines et la 77e division US (remplaçant la 27e resté à Saipan). Les défenses de l'île sont d'abord pilonné pendant 13 jours, recevant 28 800 obus. L'attaque s'effectue le 21 juillet dans le nord et l'ouest de l'île. La contre-attaque se fait rapidement sentir des 18 500 hommes de la 29e division sous les ordres du général Obata et des chars aussitôt que la nuit est tombée. Bien que l'île soit sous contrôle dès le 8 août et que le drapeau américain flotte sur le mont Santa Rosa le 10, il faudra attendre la capitulation du Japon pour que toute résistance (lieutenant-colonel Takeda avec 113 hommes) cesse. Les morts sont au nombre de 10 600 Japonais contre 1400 Américains.

La 3e flotte est créée et mise sous les ordres de Halsey pendant que la Task Force 58 est renommée Task Force 38 tout en restant sous les ordres de Mitscher, mais ses effectifs sont portés à 17 porte-avions rapides (1100 avions), 6 cuirassés modernes, 13 croiseurs et 58 destroyers. La 3e flotte a pour première mission d'aller pilonner l'île de Yap, les Palaos et Mindanao en prévision des prochains débarquements. En plus d'endommager les bases japonaises, ce raid élimina 200 avions japonais au prix de 8 appareils américains.

La réplique japonaise est faible

 

La campagne des Mariannes marque le début de la fin de l'aéronavale japonaise. Les Mariannes servent surtout de bases d'envol à porté du Japon pour les Américains et d'ailleurs, dès décembre1944 (le 24 novembre 1944 à lieu la première mission), les bombardiers lourds B-29 du 21e Bomber Command s'envolent pour des raids au dessus de Tokyo.


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