ÉCRIVAIN PUBLIC


Réflexion faite!...



L'auteur est écrivain public


En dépit des ouvertures, diversions et dérogations de toutes sortes que nous nous sommes permis ces dernières années il est encore d'usage dans nos sociétés occidentales que la naissance d'un enfant soit le fruit de l'union d'un couple dit normal, composé d'un homme et d'une femme, reproduisant ainsi le principe de la famille nucléique où l'adultère est censé être l'exception et non la règle.

Dans certaines sociétés indigènes cependant, comme chez les Canelas du Brésil où l'adultère est la règle plutôt que l'exception, la coutume est à l'effet qu'un enfant est le fruit de l'union d'une femme et de plusieurs hommes qui vont tous éventuellement devenir "pères" de l'enfant à naître, bien qu'en réalité le sperme d'un seul homme ait fécondé l'œuf de la mère.

C'est ce que les anthropologues appellent le principe de la paternité partagée, lequel veut que tous les hommes dont la mère en devenir aura reçu la semence entre le jour de la fécondation et celui de la naissance auront nécessairement quelque chose à voir avec l'enfant à naître en ce qu'ils seront tous à leur manière et selon leurs croyances et coutumes le père de cet enfant.

Chez les Canelas, tout comme dans bon nombre d'autres sociétés indigènes tels les Curripaco du Vénézuéla, les Bari et les Ache d'Amérique du Sud et les Hazda de Tanzanie, ainsi que dans plusieurs autres tribus du même type disséminées en Asie du sud, en Afrique et en Amérique centrale, il est d'usage que les femmes côtoient plusieurs hommes et surtout qu'elles reçoivent le sperme du plus grand nombre d'hommes possibles lorsqu'elles désirent un enfant, étant entendu que pour les fins de la réception de la semence elles choisiront idéalement les hommes auxquels elles aimeraient que l'enfant à venir ressemble le plus.

Dans ces sociétés où promiscuité rime avec harmonie, la jalousie n'a pas sa place et la notion d'adultère n'existe pas, les relations extra maritales étant généralement la norme, ce qui n'empêche pas la femme de cohabiter avec son mari dans la vie courante.

Selon les dernières études réalisées sur le sujet, il appert que plus l'enfant dont la mère a été inséminée par le plus grand nombre d'hommes possible a de "pères" et plus ces " pères " sont doués de courage et de coeur et possèdent d'atouts et de talents, plus cet enfant a de chances de bénéficier d'une meilleure qualité de vie et surtout d'une plus grande expectative de vie, ce qui est déjà beaucoup si l'on considère que l'expectative de vie chez ces indigènes est plutôt réduite. Ces enfants ont droit à davantage de protection leur vie durant puisque tous leurs "pères" sentent le besoin de les aider tout au long de leur parcours, chaque "père" se sentant responsable de l'enfant qu'il considère être le sien propre, sans compter que la mère y trouve également son compte à plus d'un égard.

Il appert par ailleurs, études à l'appui, que les enfants issus de semblables grossesses entrecoupées d'un si grand nombre de relations avec autant d'hommes différents finissent malgré tout par reconnaître comme père, chacun à sa manière, tous ceux dont leur mère aura ainsi reçu la semence.

Pour le meilleur ou pour le pire, ces peuples indigènes et leurs coutumes sont en voie de disparaître au contact des sociétés occidentales qui leur imposent petit à petit leurs propres us et coutumes y inclus leurs principes moraux en apparence les plus chers.




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