Droits de l'Homme

Vincent Molloy : molloy@i-france.com

mardi 16 février 1999

On peut parler d'une égalité de droits mais jamais au sens absolu. Les riches s'en sortent plus facilement que les autres, ou ceux qui sont proches des pouvoirs, cela peut être un indique qui se mangera un peine moins lourde pour son zèle, ainsi de suite... mais l'égalité des droits et des devoirs est enfermés dans la constitution cette fois-ci en droit, par principe, a priori. Un ministre connu comme Toubon avait fait une grossière erreur lors d'une tribune au "Monde " notre grand journal il avait confondus le droit avec en droit (sens donc de par essence), confondu argument de droit avec les conséquences de cet argument: une bonne boulette.

Mais l'impunité existe bel et bien et toujours elle est de mèche avec un pouvoir. Qu'on pense à une mafia, l'argent de la drogue... ou au viol, deux cas de viols en Italie ont été invalidé l'un parce que la fille portait un jeans et avait le temps de se rétracter, l'autre parce qu'elle portait une jupe courte et donc incitait le viol: le pouvoir est ici celui de l'homme qui fait plier la femme un peu réticente par la force, parce qu'une femme se prend, un point c'est tout. Ces deux exemples qui m'ont été rapporté marque assez bien l'importance de la comparaison. Mais bien sûr ces exemples ne contredisent pas l'égalité des droits qui sont ceux de se défendre en cas d'injustice concernant la propriété physique ou à caractère morale.

Reste à définir qui doit posséder quoi, et là on peut entrevoir Marx qui dit une chose très simple, les droits de l'homme sont les droits de la bourgeoisie contre le prolétariat, mais qui n'est pas bourgeois? C'est pour moi une des seules critiques valables des "droits de l'homme" hors celle qui consiste à dire que ceux-ci sont réservés à la sphère occidentale. L'attribution de la propriété privée qui règle le droit est un abus. En inventant le concept de justice et d'équité, l'homme s'est bien rendu compte qu'il y avait trop d'injustice et que le monde même se configurait ainsi. L'injustice n'était ni naturelle ni fatale, que tout cela dépendait de l'homme lui-même, de l'honnêteté intellectuelle dont il faisait preuve jusqu'à la foi morale qu'il pouvait exercer sur les autres ou eut égard aux autres. On a cru longtemps que l'homme était un être social de compromis, prêt à acquiescer pour le bien commun, mais peu à peu je me rends compte avec la modestie de mon âge et de toute ma lucidité intellectuelle que l'homme est incapable de justice, ni d'actes moraux, peut-être agit-il parfois en responsable et plus souvent procède-t-il par intuition ou par évidence, et souvent il accorde du prix à la politesse, à la ferveur aussi, aux passions comme à la tempérance. Que ses valeurs soient la famille, la monogamie, la libéralité, l'orgie, j'ai l'impression qu'il met cela entre parenthèse pour faire ce qu'il a à faire, se conserver dans son état, l'homme ne bouge ni ne change; c'est quasi puéril et pessimiste. Mais on convainc toujours l'homme qu'il y a plus important que les questions, que la résolution des problèmes, que l'argent, que l'amour... on le convainc toujours de quelque chose, cela nous ramène à nos juristes et avocats, nos tribunaux et nos droits où il ne se passe rien de bien nouveaux ni de bien juste, sinon juste un arrangement plutôt qu'un arrangement juste.

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